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général Lyautey, dont la bienveillance affectueuse nous a, du reste, constamment soutenus.

Pour cette première manifestation, nous ne pouvions pas demander aux colonies françaises la participation importante qu’elles nous ont promise et qu’elles nous donneront pour la deuxième Foire. Cependant, groupées en deux stands, par les soins de notre Office colonial, elles ont tenu à démontrer qu’elles entendaient jouer leur rôle dans la lutte commerciale engagée par la métropole.

Il est nécessaire que, désormais, nos colonies n’exportent plus leurs marchandises qu’au profit de la France, de ses alliés et de ses amis ; pour arriver à ce résultat, n’est-il pas évident qu’un large entrepôt d’échantillons doit être ouvert aux marchands indigènes ou aux commerçans ? Le marché d’échantillons met en présence le vendeur ou son intermédiaire et l’acheteur venu des pays les plus variés. Des contacts nouveaux s’établissent, des courans nouveaux se créent, des besoins nouveaux se révèlent. La vie opère librement. Dès cette année, dans les deux stands modestes où elle était enfermée, notre organisation coloniale a su entrevoir son avenir. Nos commerçans ont pu se rendre compte de l’ingéniosité allemande, qui fabrique indifféremment, pour les indigènes, des porte-monnaie ou des outils, des réveils à 4 fr. 50 ou des pommades mal odorantes, des Bouddhas en verre, des urnes funéraires ou des serrures à sonnettes. Ils n’auront pas de peine à faire mieux ; j’espère qu’ils parviendront à vendre aux mêmes prix, et les marchands de nattes d’Annam ou de chapeaux malgaches retourneront, après avoir eux-mêmes pris des commandes, munis de marchandises françaises, ou, tout au moins, de produits originaires de pays alliés.


IV. — LES ESPÉRANCES

A l’avenir, nous travaillerons à multiplier les contacts entre les divers intérêts français. Nous insistons sur cette idée qu’une Foire d’Echantillons est non seulement un comptoir de produits, mais un laboratoire de recherches. On doit y échanger non seulement des marchandises, mais des services.

Avant tout, nous poursuivrons le produit allemand là où il tentera de revenir. Nous le remplacerons avec avantage. Notre