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articulée entourant les roues motrices, qui avance sur les terrains les plus bouleversés et qui a trouvé dans la guerre actuelle de curieuses applications. La plupart des tracteurs agricoles ont des moteurs à explosion. Il en existe une variété presque infinie de types qui répondent à des exigences diverses, et dont chacun a ses qualités et ses défauts.

L’inconvénient de ce type d’appareils est son manque d’adhérence auquel on ne supplée guère que par un poids qui cause des dommages au sol labouré. Il s’ensuit un rendement assez médiocre, dans certains cas, de la puissance dépensée.

Ses avantages sont sa grande mobilité, sa faculté de pouvoir remplacer les attelages pour d’autres besognes que le labour, puisqu’il emporte comme eux sa propre force motrice. Dans certains pays comme les États-Unis, ces appareils se sont répandus en quantités considérables. Une des raisons qui chez nous en a un peu limité l’emploi est le prix élevé de l’essence, due pour une bonne part (environ la moitié) aux droits qui pèsent sur elle.

Enfin il existe un troisième type d’appareils, les tracteurs-treuils, qui fonctionnent alternativement comme les deux précédens. L’appareil fonctionne d’abord comme tracteur et avance d’une certaine quantité, puis se fixe dans le sol au moyen d’un dispositif ingénieux et haie jusqu’à lui, au moyen d’un treuil dont il est porteur, la charrue, puis avance de nouveau, et ainsi de suite. D’autres appareils analogues sont fondés sur le principe du touage.

M. Fernand David a eu l’heureuse idée d’instituer, entre ces différens types de motoculteurs, des concours destinés à permettre de comparer leurs avantages respectifs ; ces concours sont commencés depuis quelque temps déjà et sont loin d’être terminés ; ils présentent d’ailleurs des difficultés exigeant de longues expériences systématiques et répétées.

Nous ne pouvons entrer ici dans aucun détail technique relativement aux résultats de ces concours, résultats encore à l’étude et qui seront discutés et discutables tant qu’ils ne seront pas généralisés sur une grande échelle et dans les terrains et les conditions atmosphériques les plus variées. Mais, à titre documentaire et pour fixer les idées, j’emprunte à un document du Ministère de l’Agriculture les renseignemens suivans sur un des types de tracteurs qui ont fonctionné récemment, lors des essais de motoculture effectués en novembre et décembre 1915. Ces renseignemens donneront une idée de la puissance mécanique mise en jeu et de la rapidité du travail