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la main-d’œuvre et les animaux. Il faudra toujours des hommes pour conduire les machines ; là où il en fallait vingt, un seul suffira d’ailleurs. Il faudra encore des animaux pour certains travaux qui ne peuvent, en l’état actuel, être faits facilement par machines, tels que certains charrois, enlèvement des récoltes, etc. En outre, il ne faut pas oublier que les animaux produisent du fumier auquel il faut substituer en leur absence d’autres engrais, ou la fixation d’azote atmosphérique par les légumineuses. Nous en avons parlé récemment.

Il faut donc trouver dans chaque cas particulier un modus vivendi, une sorte d’équilibre optimum (pardon de tout ce latin), entre les moteurs inanimés et les animaux de trait, de façon à avoir le meilleur rendement. La meilleure solution serait peut-être, comme le propose M. Tony-Ballu, l’emploi uniquement des bœufs, à l’exclusion des chevaux. Les premiers pouvant seuls chômer sans inconvéniens pour leur santé, faisant alors de la viande, et se nourrissant de divers résidus encombrans des fermes industrielles (pulpes, drêches, etc.).

Une chose est certaine en tout cas, c’est que la motoculture a augmenté notablement les rendemens. Dès l’introduction de la culture à la vapeur, on l’a constaté, cette augmentation étant alors, dans certains cas, de l’ordre de 50 pour 100.


Il n’entre point dans notre programme d’examiner ici les prix de revient comparés, d’entretien, d’amortissement et d’intérêt du travail respectif des moteurs inanimés et animés. Qu’il nous suffise de dire que ces considérations militent fortement en faveur de la motoculture. Nous ne voulons point non plus nommer ici aucun des types divers d’appareils par lesquels on a, en France et ailleurs, réalisé la culture mécanique. Il nous suffira d’indiquer qu’on peut classer ces instrumens de la façon suivante.

Nous mettrons à part les appareils destinés à labourer la terre par un mode de travail essentiellement différent de celui de la charrue. Le type le plus caractéristique en est l’effriteuse de M. Xavier Charmes, dont nous avons parlé déjà, et qui se distingue par la nature de son travail, et non par sa qualité d’appareil automoteur : la meilleure preuve en est que, dans le modèle primitif et déjà ancien de cet appareil, son auteur avait prévu pour lui la traction animale.

Les autres instrumens de motoculture utilisent comme instrument de labour la charrue des différens types anciens ou de certains types