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terre il y a environ quatre-vingts ans, l’ont été à la suite de l’élévation des salaires des ouvriers ruraux. Celle-ci était, comme elle l’a été un peu partout dans la suite, une conséquence naturelle de l’exode des ouvriers ruraux vers les cités. C’est une conséquence fatale de la loi de l’offre et de la demande ; les causes de l’exode rural ont été d’ailleurs si souvent et si longuement examinées sous toutes leurs faces que je demande la permission de ne pas ajouter mes réflexions à toutes celles qu’on a déjà entassées sur ce problème si limpide, sans réussir d’ailleurs à l’obscurcir.

Initialement ces tentatives n’avaient donc pour effet que de remplacer purement et simplement le travail des ouvriers. Mais on ne tarda pas à constater que la culture mécanique avait de nombreux autres avantages, avec d’ailleurs quelques inconvéniens.

Tout d’abord, les machines ne remplacent pas seulement les ouvriers, mais aussi les animaux de trait, bœufs et chevaux. Quelques-uns des premiers partisans de ce mode de travail poussaient même si loin leur enthousiasme à cet égard qu’ils se félicitaient par avance de la disparition totale du bétail de la ferme, oubliant que la viande joue un rôle aussi important que le pain dans l’alimentation des peuples dits civilisés. C’était d’autant moins pardonnable que M. Berthelot n’avait pas encore annoncé les fameuses pilules alimentaires dont il a d’ailleurs emporté le secret avec lui.

Or les animaux travaillent lentement ; les instrumens mécaniques permettent d’exécuter les opérations culturales bien plus rapidement. On peut donc pour celles-ci choisir alors son temps. Dans la pratique, si on pouvait accomplir chaque opération au moment le plus favorable, on améliorerait sans aucun doute les rendemens habituels, et on économiserait les façons faites à contretemps. Avec les attelages animés, ce n’était pas possible, parce qu’il faut nourrir les animaux toute l’année, même lorsqu’ils ne servent pas, et qu’alors cela conduit à en réduire le nombre le plus possible, de telle sorte qu’ils ne peuvent exécuter chaque jour qu’une petite partie du travail total d’une saison agricole.

Le moteur mécanique, au contraire, ne coûte rien lorsqu’il chôme ; on peut donc le choisir d’emblée assez puissant pour faire presque en une fois et à point nommé le travail nécessaire. En outre, dans les exploitations anciennes, une grande partie des produits est utilisée pour la nourriture des animaux, ce qui diminue le rendement utile.

Il est d’ailleurs évident qu’on ne peut songer à supprimer complètement