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Mais encore, combien sont-ils ? Un calcul a été fait récemment, qui semble offrir de sérieuses garanties de justesse, au sujet de l’effectif actuel des sous-marins allemands. Il y en aurait une quarantaine, tous types compris, depuis ceux, bien peu nombreux sans doute aujourd’hui, avec lesquels commencèrent, en août et septembre 1914, les opérations de la guerre sous-marine dans le golfe allemand de la mer du Nord, jusqu’aux géans actuels. Quant à ceux-ci, en particulier, — j’entends les bâtimens de 2 000 à 2 500 tonnes, — il semble difficile qu’il y en ait plus de cinq ou six. Le gros de la flotte sous-marine dont disposent en ce moment nos adversaires doit se composer surtout d’unités de 900 à 1 000 tonnes en surface et de 1 200 à 1 2.50 tonnes en plongée, appartenant au type des 14 submersibles mis en chantier en 1914 (les U39 — U53), dont voici les caractéristiques : longueur, 82 mètres ; vitesse 20n / 12n ; moteur de surface à vapeur, peut-être, en même temps, moteur de plongée, grâce à des chaudières accumulatrices ; 4 tubes pour 10 torpilles de 550 millimètres ; 4 canons de 88 millimètres (projectile de 11 k.) ; 10 ou 12 mines automatiques [1] ; distance franchissable : 3 000 milles environ.

Mais n’oublions pas que les Allemands ne sont pas gens à s’arrêter dans leur effort. On sait assez qu’ils ne se reposent point sur les positions conquises. S’ils ont commencé à faire des 2 000 tonnes, ils continueront et dans quelques mois auront su doubler le chiffre que je fixais tout à l’heure. En tout cas, soyons assurés, — pour en revenir au point essentiel, — qu’avec les sous-marins de 1 000 tonnes comme avec ceux de 2 000, le nombre des attaques sera sensiblement augmenté. A nous de nous ingénier, comme je le dirai tout à l’heure, pour que le nombre des coups efficaces n’augmente pas en même temps.


Voyons maintenant la question des mines dérivantes.

L’engin n’est pas nouveau, certes. Peut-être est-il antérieur

  1. D’après certains renseignemens, ces petites unités porteraient beaucoup plus de mines libres, à la vérité d’un modèle relativement petit. En revanche, les grands sous-marins de 2 000 à 2 500 tonnes n’en auraient pas, étant assez étroitement spécialisés pour le tir des torpilles automobiles et celui du canon. Cette dernière assertion me paraît difficile à admettre.