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de 4 002 tonneaux, etc., etc. La qualification des navires indique suffisamment quel genre de navigation ils effectuent. Quand on réfléchit qu’ils ont transporté le corps expéditionnaire des Dardanelles et celui de Salonique, qu’ils ont évacué l’armée serbe, on doit reconnaître qu’ils n’ont pas perdu leur temps. Une quinzaine de vapeurs ont été affectés à ces transports.

Je ne puis chiffrer le nombre des soldats qui ont été ainsi transportés : en Egypte, à Gallipoli ou à Salonique. Mais avec les mouvemens de va-et-vient qui ont été rendus nécessaires pour l’exécution de nos projets de débarquemens, ce chiffre se compte par centaines de mille. Le sauvetage de l’armée serbe, que nous avons réalisé avec l’aide de nos alliés italiens et anglais, fait le plus grand honneur à notre flotte de guerre et à notre flotte marchande. Nous n’en retirerons pas seulement un avantage matériel, en récupérant 140 000 guerriers, désireux de venger leur patrie, mais encore un bénéfice moral.

Les transports de munitions, spécialement gréés pour recevoir ce chargement délicat.

Les transports auxiliaires, chargés d’expédier les matières de ravitaillement nécessaires à nos armées d’occupation : vivres, bois, habillement, articles d’équipement et de casernement, etc., dont il existe une dizaine d’unités.

On peut se rendre compte, par le nombre des navires et la variété des services qu’ils remplissent, de l’importance de leurs attributions. En fixant à 4 000 tonnes de jauge brute la moyenne de leur tonnage, celui-ci atteindrait environ 400 000 tonnes pour cette catégorie de bâtimens non militarisés. Plusieurs d’entre eux ont déjà péri au cours de leurs voyages. Je citais tout à l’heure le Memphis ; il faudrait ajouter l’Amiral-Hamelin, coulé le 7 octobre 1913 ; le Calvados, coulé le, 4 novembre ; la France-III, coulée le 9 novembre ; le Djurjura, coulé le 14 décembre 1915.

Aucun de ces bâtimens n’était armé. C’est avec intention que le ministre de la Marine ne les avait pas militarisés, et ils étaient dépourvus, malgré leurs fonctions, de toute espèce de moyen de défense. Ils devaient donc être considérés, au point de vue international, comme de simples navires marchands soumis au droit de visite de l’ennemi. En admettant que celui-ci, après s’être assuré de la destination militaire de la cargaison, coulât le navire, il devait au moins permettre à