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de complot, des machinations, des intrigues. — De Roumanie enfin viennent des indications qui ne sont peut-être pas à négliger. Mais ce sont des matières trop délicates pour être touchées en passant.

Au demeurant, l’univers entier est secoué par des catastrophes, accidens de chemins de fer, explosions, incendies ; les Parlemens sautent et brûlent comme les usines. À Constantinople, le prince héritier Youssouf-Izzeddine, officiellement, meurt suicidé. On l’a trouvé les veines ouvertes, dans une mare de sang, ainsi que, quarante ans avant lui, on trouva son père, le sultan Abdul-Aziz. C’était un prince mélancolique, une sorte d’Hamlet ottoman qu’on ne pouvait, au dire d’Enver pacha, distraire que par le bulletin des victoires du Croissant, sous le protectorat d’El-Hadj-Guilloun. Les Jeunes-Turcs ont mené autour de son cercueil un deuil suspect, un deuil vénal de vocifératrices. Il est parti, enveloppé dans une oraison funèbre du Kaiser. Cela lui fit de belles funérailles.


CHARLES BENOIT.

P.-S. — Au sortir d’un entretien avec la Commission sénatoriale de l’armée, M. le sous-secrétaire d’État de l’aéronautique a donné sa démission. Il est remplacé par un directeur. Le ministère de la Guerre n’a donc plus que trois sous-secrétariats.

M. le président du Conseil n’a pas jugé que le contretemps fût de nature à le retenir. Il est parti pour Rome, accompagné de M. Léon Bourgeois, de M. Albert Thomas, d’une suite de personnages civils et militaires. Si même ce déplacement ne devait que procurer une plus étroite concordance d’intention et d’action entre les Cabinets et les États-majors, il faudrait encore nous en réjouir. — CH. B.


Le Secrétaire Général, gérant,

JOSEPH BERTRAND.