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de la plupart des Puissances européennes, mais d’une manière assez sensible cependant.


V. — LA GUERRE DE 1914-1916

C’est à 26 milliards environ que s’élevait, avant la guerre actuelle, le capital du 3 pour 100 perpétuel et du 3, pour 100 amortissable. Cette Dette consolidée exigeait, pour son service annuel, 812 millions. Il faut ajouter à ce chiffre celui de la Dette viagère, s’élevant à 341 millions, et des annuités dues à divers titres, notamment du chef des conventions avec les Compagnies de chemins de fer : ce dernier chapitre atteignait 165 millions, tandis que celui de la Dette flottante s’élevait à 1 432 millions, dont 1 914 rapportaient intérêt. La partie de cette Dette flottante qui est représentée par des Bons à court terme, n’était, au moment où la guerre éclata, que de 195 millions. Les avances de la Banque de France atteignaient un total de 200 millions, celles de la Banque de l’Algérie 5 millions de francs seulement.

C’était à ces deux sources, que le gouvernement allait s’adresser en premier lieu. En ce qui concerne la Banque de France, il n’eut tout d’abord aucune mesure spéciale à prendre. La convention de 1911 avait prévu le cas de guerre : il suffit de faire approuver par le Parlement les accords qui prévoyaient un prêt au Trésor de 2 900 millions par la Banque de France et de 100 millions par la Banque de l’Algérie. Le maximum de la circulation des billets était fixé à 9 milliards pour le premier de ces établissemens et à 400 millions pour l’autre.

Dès le mois de septembre 1914, il apparut que les montans prévus ne seraient pas suffisans. Un nouveau traité intervint, par lequel la Banque de France s’engageait à porter son découvert à 6 milliards. Des décrets de septembre 1914 élevèrent le maximum de sa circulation de 9 à 12 milliards et celui de la Banque de l’Algérie de 400 à 450 millions. Enfin, au mois de mai 1915, le maximum de l’avance fut fixé à 9 milliards et celui de la circulation à 15 milliards. Le taux d’intérêt que l’État paie est de 1 pour 100 ; en réalité, l’impôt qu’il prélève sur la circulation dite productive ramène ce taux à 7/8 pour 100. Il sera relevé à 3 pour 100 un an après la conclusion de la paix. Mais ce supplément de 2 pour 100 n’ira pas grossir les profits