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Méticuleux et romanesque, Gilbert Augustin-Thierry, qui vient de mourir, était doué des qualités le plus rarement réunies et les plus difficiles à réunir : les unes auraient fait de lui le plus patient des érudits et, les autres, le plus aventureux des conteurs. Il pouvait, pour se contenter deux fois, écrire et des livres d’histoire et des livres d’imagination. Mais, étant d’âme ardente, il n’eût pas toléré de laisser inactive ou sa curiosité savante, ou sa puissance inventive. Il ne travaillait que de toute son âme ; et son art est la synthèse extrêmement originale de plusieurs contrariétés, dont la solution devait aboutir à une philosophie.

Son premier essai parut ici même, et voici près d’un demi-siècle, en 1867, — (il était le plus ancien collaborateur de la Revue), — sous ce titre : l’Anglo-catholicisme. Il étudiait, d’après l’Eirenicon de Pusey, tout récent, un épisode du grand mouvement religieux qu’a décrit plus tard, avec une admirable justesse de méditation, Paul Thureau-Dangin, dans les trois tomes de La Renaissance catholique en Angleterre. Gilbert Augustin-Thierry ne présentait à son lecteur qu’une esquisse, mais attentive, intelligente et claire. En quelques pages, il résumait beaucoup de lectures. Il avait assemblé un grand nombre de documens et il les utilisait bien. Sans doute aussi, eut-il

  1. L’Aventure d’une âme en peine (Librairie académique Didier) ; Marfa, la Tresse blonde, la Savelli, la Bien-aimée, le Masque, le Stigmate, le Complot des libelles (Colin, éditeur ; : le Capitaine Sans-Façon (Charavay, éditeur) ; la Mystérieuse affaire Donnadieu, la Fresque de Pompéi et la Madone qui pleure (Librairie Plon).