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L’escadre de Simonslown cingle vers le Sud-Ouest africain, et des troupes sont dirigées du même côté par voie de terre.

Ce fut alors qu’arrivèrent au Cap deux délégués du gouvernement belge, M. Eugène Standaert, avocat à Bruges et M. Alfred Van de Perre, docteur en médecine à Anvers, membres de la Chambre des représentans. Nous notons ce fait parce que ces deux hommes politiques venaient exposer aux populations du Cap, dans une série de conférences accompagnées de projections photographiques, les épouvantables atrocités commises par les Allemands en Belgique. Ces informations produisirent un grand effet. L’opinion publique indécise, et qui lentement tournait en faveur de la guerre, y fut aidée par la connaissance de ce qu’était en réalité la culture germanique.

Le général Botha se trouvait au Cap depuis dix jours déjà et s’occupait de l’organisation des nouveaux contingens de la Defence force. Swakopmund venait d’être pris. D’autres petits succès étaient signalés de différens côtés de la frontière. Dès ce moment, l’envahissement du territoire ennemi était en bonne voie d’exécution.

Un croiseur de 1re classe, le Goliath, ainsi qu’un croiseur auxiliaire de 22 000 tonneaux de la Cunard Line venaient en rade de Simonstown renforcer l’escadre anglaise.

Tout semblait bien aller, quand, le 24 janvier, Maritz et Kemp attaquèrent la ville d’Upington, point terminus de la ligne ferrée sur le fleuve Orange, à l’Est de l’extrême frontière orientale allemande. Malgré les 1 200 hommes dont ils disposaient, ces colonels échouèrent. On constata alors comment les révoltés étaient tous vêtus d’uniformes allemands et armés de fusils Mauser.

Le 2 février, le colonel Kemp faisait spontanément sa soumission avec tout son commando comprenant 40 officiers et 517 hommes. C’était là le résultat d’un désaccord survenu entre les chefs boers révoltés et les officiers allemands. Ainsi plusieurs milliers de soldats boers purent être joints au corps expéditionnaire. Dès le 26 février 1915, le général Botha annonçait au Parlement du Cap, par un message daté de Swakopmund, que la campagne serait rapidement menée à bonne fin.

A la date du 13 mars, on estimait que le gouvernement du Cap avait mis 70 000 hommes sous les armes, dont plus de 40 000 furent envoyés au Damaraland. À ce total, il faut ajouter des