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mer. La Chambre des députés approuvait par 92 voix contre 12 l’envoi de ces forces. L’opposition du général Hertzog et de ses amis germanophiles fut grande, mais sans effet pratique. Ces boers intransigeans déclaraient n’avoir point à s’occuper des intérêts de l’Empire britannique.

Parmi les mesures prises par le gouvernement du Cap, il faut citer, en ce qui concerne notre sujet, une loi autorisant la construction d’une ligne ferrée de Prieska au Sud-Ouest africain.

Deux incidens de la politique intérieure et qui nous intéressent se passèrent alors. Ce fut la démission du général de la Rey, sénateur, qui avait protesté contre l’envoi de troupes pour l’attaque de la colonie voisine. Le général Beyers, commandant en chef des troupes sud-africaines, se retirait pour les mêmes raisons. Quand cet officier résigna ses fonctions, il y eut un échange de lettres entre lui et le général Smuts, ministre de la Guerre. Publiée par tous les journaux, cette correspondance provoqua une assez grande surexcitation entre le parti intransigeant et germanophile dirigé par les généraux Hertzog, Beyers et De Wet, et le parti boer anglophile dont les généraux Botha et Smuts sont les chefs. Botha déclarait très crânement qu’il allait lui-même se mettre à la, tête du corps expéditionnaire. En outre, il appuyait sa déclaration par un nouvel appel sous les armes de 7 000 hommes.

Ce fut à ce moment que les forces sud-africaines occupèrent sans combat Lüderitzbucht, sur la côte atlantique. Les Allemands venaient d’évacuer la place parce qu’ils se concentraient dans l’intérieur et plus au Nord, à Windhuk.

La conquête de cette colonie ne devait pas se faire sans difficulté. Depuis longtemps, les troupes ennemies étaient préparées en vue de la guerre. Il y avait contre nous 8 000 soldats bien entraînés, armés à la perfection. Surtout, l’adversaire possédait des canons en nombre supérieur et d’un calibre plus fort que celui de l’artillerie sud-africaine.

Au début d’octobre se produisit la trahison du colonel Maritz, chef des troupes de l’Union à Prieska, près de la frontière et au Nord de la province du Cap. La Revue des Deux Mondes a exposé en détail ces événemens qui firent sensation l’automne dernier. Nous rappellerons simplement que cet officier félon s’était mis d’accord avec le commandement du Sud-Ouest