Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 30.djvu/646

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

11 140 Allemands, parmi lesquels il y avait 2 468 femmes européennes. L’élément indigène comprenait surtout 20 000 Hereros, 18 500 Bergdamara, 14 000 Muma, 8 000 Buschmen, 60 000 Owambo, 6 500 Cafres. Tels étaient les élémens principaux de ce peuple bigarré.

Le relief du pays est puissant. Il suffit de citer le mont Karas, haut de 2 000 mètres, l’Auas qui s’élève à 2 481 mètres et l’Omataka dont l’altitude approche 2 700 mètres.

L’hydrographie fluviale est largement représentée par l’Orange, qui dessine la frontière méridionale et le Kumene, dont le large sillon traçait la ligne séparative de l’autorité germanique d’avec l’influence portugaise. L’Okawango se jette dans le lac Ngami et forme une partie de la séparation d’avec l’Angola. Tous les fleuves de cette région qui portent leurs eaux vers l’océan Atlantique sont secs la majeure partie de l’année. Du Septentrion vers l’Orient, l’Amboland, le Damaraland, le Gross-Namaland, échelonnent leurs grandes divisions territoriales.

Ce qui, surtout, doit retenir notre attention, c’est le développement admirable du cheptel Sud-Ouest africain. En 1911, il n’y avait pas moins de 144 000 têtes de gros bétail. Les moutons à laine se chiffraient à 32 000, les moutons de boucherie à 381 000. Les chèvres angora broutaient la steppe au nombre de 10 000 et les chèvres ordinaires formaient un troupeau de 385 000 têtes. Se lançant dans l’élevage des autruches, déjà les Allemands en avaient parqué 640 beaux spécimens. Dès 1910, le service de la statistique de Berlin faisait orgueilleusement ressortir le chiffre de 1 141 grandes fermes déjà bien installées et prospères. Le commerce des métaux se montait, en 1911, à 37 millions de marks. Le cuivre d’Otawie y figurait pour une bonne part, ce cuivre dont l’Allemagne éprouve aujourd’hui un si grand besoin. Bientôt, dans les dunes de sable de Namib, on découvrait des gisemens de diamant.

Le commerce d’importation valait 44 344 000 marks et le chiffre des exportations n’était pas inférieur à 34 991 009 marks.

Rien qu’à Swakopmund en 1911, 144 vapeurs touchaient la côte. Ils représentaient un tonnage de 523 000 tonneaux. À Lüderitzbucht, 195 vapeurs venaient à quai la même année. Ils jaugeaient dans leur ensemble 674 000 tonneaux.

Nous ne serons pas étonnés de voir ici une application nouvelle de cette tenace politique de construction des chemins de