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équatoriale française, assisté par le général Aymerich et le général en chef anglais Dobell. Les résultats de ces entrevues ne peuvent pas être publiés, puisqu’ils contiennent en germe toute la campagne prochaine. Disons toutefois qu’elle a abouti à un accord complet. On est en droit d’espérer que ces dispositions nouvelles nous permettront d’atteindre Jaundé, siège actuel du gouvernement de la colonie du Cameroun. Il est même permis d’escompter que la prise de ce point important amènera la fin de la campagne. Dès maintenant les colonnes françaises opérant dans l’Est et le Sud-Est poursuivent leur avance vers la capitale du pays. Dans la direction de Jaundé, les succès de nos armes ont ébranlé fortement les troupes allemandes. Des désertions en nombre se sont produites dans le camp ennemi. Trois cents hommes viennent à Abad-Makei de se rendre à nous avec armes et bagages.

A la suite de vifs engagemens, surtout les 23, 24 et 25 juillet dernier, la colonne française descendant du Nord s’est emparée de Dume-Station. A ce moment, les Allemands croyaient de notre part à une attaque menée par le Sud. En nous voyant déboucher du côté opposé, ils furent tellement surpris que le 24 juillet, de grand matin, ils évacuaient N’Djassi, localité importante, ainsi que plusieurs postes fortifiés jalonnant la distance qui sépare Mombi-Dume de Ngilabo-Dume. Quoiqu’ils eussent fui en désordre, ces contingens tentèrent un retour offensif dans la nuit du 24 au 25 juillet. Cette attaque se produisit à Sakal, mais échoua complètement. Avant de quitter Dume-Station, l’ennemi incendia la place. Au centre de la ville restait une colline fortifiée dont nos troupes chassèrent les derniers défenseurs. L’officier européen commandant cette position a été fait prisonnier. Poussant plus en avant, à la suite de cet heureux résultat, une colonne française enlevait le 29 juillet Abong-Mbang.

Ainsi toutes ces opérations indépendantes en sont arrivées maintenant à se lier autour du but unique qui, dès le commencement, coordonnait leurs efforts à travers les espaces africains. Il serait même permis de dire que ces colonnes parties de Duala, de la frontière Nigérienne, du lac Tchad et de l’Afrique équatoriale française ainsi que du Gabon, ont réalisé pas à pas l’encerclement d’un ennemi mobile disposant jusqu’aujourd’hui d’un vaste territoire pour ses évolutions. Entre tous ces