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Dans l’Est, la colonne qui opère à droite des troupes victorieuses à Bitam a enlevé, le 23 juin, la factorerie de Moopa et forcé l’ennemi à se retirer sur Mombi. Quatre jours plus tard, elle y prenait pied. Aussitôt, des reconnaissances ont été lancées sur Ngangela et Nyassi. Nos troupes déploient une grande activité sur tout le front jalonné par Gadji, Béri et Bimba. A la suite d’un violent combat, Gadji a été perdue par les Allemands. Aujourd’hui, ils sont menacés d’un encerclement complet. Cependant, si l’ennemi donne des marques non douteuses de grande fatigue, il continue à résister avec ténacité. Notre but est de le cerner d’une manière définitive, et nous le poursuivons avec un plein succès.


En ce qui concerne le Cameroun, on peut conclure des opérations dont on a lu l’exposé, que toutes ces colonnes, tant britanniques et françaises que franco-anglaises, ont été amenées à opérer isolément. C’est la conséquence forcée des circonstances locales. Le premier objectif des Alliés était, en effet, de repousser les groupemens ennemis auxquels elles correspondaient et qui eux-mêmes se trouvaient isolés les uns des autres. Mais, chassées de leurs positions primitives, ces troupes allemandes se sont concentrées peu à peu. Il importe donc que, de notre côté, soit envisagée désormais une coordination plus étroite des effectifs engagés. Les Allemands vont être acculés vers la région centrale du Cameroun, et y établiront le dernier réduit de leur défense. Là sera donc le but commun des colonnes alliées. Sa réalisation entraînera la coopération non seulement de nos troupes de l’Afrique équatoriale française opérant à l’Est et au Sud, mais aussi de celles du général Dobell qui, en ce moment, combat à l’Ouest.

Le gouvernement français poursuit la défaite complète et définitive de l’ennemi. Pour atteindre ce but, il importe de faire coopérer avec plus d’unité les forces franco-anglaises engagées au Cameroun. A cet effet, deux conseils ont eu lieu. D’abord, le général Dobell et le gouverneur Fourneau, assisté du commandant Joly, chef d’état-major des troupes de l’Afrique équatoriale française, se sont réunis à Duala, après entente préalable entre les gouvernemens intéressés. Puis, une nouvelle conférence vient encore d’avoir lieu entre le gouverneur de l’Afrique