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retranchés dans un ouvrage situé sur la rive droite. Un parti de 60 hommes franchit la rivière en aval, attaque le blockhaus de liane et force l’adversaire à la retraite. Le gros de la colonne marche sur Koumbe, tandis qu’une reconnaissance est chargée de la surveillance des abords de Carnot.

D’autre part, un second détachement se dirige vers Baronde, afin de recueillir des renseignemens sur la colonne de la Sanga.

Le 16 octobre, Koumbe est occupé. Une demi-compagnie est dépêchée à Carnot, dont la garnison est signalée comme ayant commencé à passer la Sanga. Les deux troupes se rejoignent devant Carnot, après avoir bousculé quelques patrouilles ennemies envoyées pour masquer la retraite des Allemands. Ceux-ci s’efforcent de gagner Goza, où doivent les rallier les débris de la 0ecompagnie battue à Nola. Les nôtres les poursuivent, mais s’arrêtent à Abba en apprenant que la 5e compagnie allemande, contournée à Bouar, a quitté le poste pour se replier sur Goza.

De son côté, le détachement Alliez, constatant la retraite de la 6e compagnie, se lance à sa poursuite, la rejoint à Beaon entre Bania et Goza et lui inflige des pertes sensibles. Ce fut ainsi qu’il arriva devant Goza où il retrouve l’avant-garde de la colonne Morisson et un autre détachement. Grâce aux renforts et par l’union de tous leurs moyens dans une seule action, les nôtres brisent la résistance de l’ennemi et s’emparent de Goza. Les Allemands fuient une fois de plus et gagnent Baturi.

Devant ce parti, le colonel Morisson rallie ses différens détachemens, puis prend la direction de Baturi. Dès le 15 novembre, nos avant-postes occupent la rive gauche de la rivière Boumbell, affluent de la Kuddéi. Une fraction tient Berke et marche contre Baturi en appuyant sa gauche sur la Kaddéi et la Boumbe, afin de prendre de flanc les ennemis postés en bordure des deux rivières. Du 3 au 8 décembre, elle livre combat tous les jours, refoulant devant elle une compagnie accompagnée de 2 mitrailleuses. Celle-ci bataille le jour et se replie la nuit. Elle arrive enfin devant Baturi le 9 au soir. Sur ces entrefaites, nous forçons le passage de la Kaddéi à Boubare avec trois pièces de 80. Une compagnie allemande tenait la rive droite de la Kaddéi. Menacée par un mouvement tournant, elle s’enfuit en laissant un grand nombre de blessés, et, vivement pressée, elle regagne Baturi.