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par un fort parti venant d’Etoumbi et parvenait à Ouesso le 31. Entre temps, ce poste, défendu par 17 Européens, colons de factorerie et 20 miliciens, avait été enlevé, le 21 août, grâce à une surprise. Les Européens s’étaient mis à table sans prendre la précaution de se faire garder. Ils ne purent même pas se défendre. Seize d’entre eux furent massacrés sur place avec des raffinemens de cruauté inimaginables.

Dès le 25 août, les Allemands recevaient la nouvelle de l’avance de la colonne française. Aussitôt, ils se replièrent sur le N’Goko. Notre colonne les suivit. Sous le commandement du lieutenant-colonel Hutin, elle arriva le 11 septembre devant Tibundi. Là, un parti allemand s’était fortement organisé. On ne put pas l’enlever. La colonne revint à Ouesso. Elle avait laissé à N’Gabi, pour couvrir Ouesso, un poste important. Violemment attaquée, la garnison de N’Gabi dut se replier à son tour sur Ouesso.

La vallée de N’Goko présentant de front une trop forte résistance, à cause des difficultés d’un terrain souvent impraticable et, aussi, de l’importance des effectifs ennemis qui s’y trouvaient, le général commandant décida d’avancer en amont de la Sanga. Ainsi, Nola était prise comme objectif. Le but était d’entrer en liaison avec la colonne Morisson. Celle-ci, partie de Zinga, remontait la Lobaye. En cas de succès, les nôtres réoccuperaient ainsi la plus grande partie des territoires cédés en 1911.

Le colonel Hutin laissa des hommes, qui furent renforcés de troupes venues de Brazzaville, à la garde d’Ouesso. Puis, avec 4 pièces d’artillerie, il enleva Djemba, à 60 kilomètres au Nord d’Ouesso ; 60 hommes furent retirés d’Ouesso pour occuper Djemba ; ensuite, les troupes reprirent leur marche vers Nola. C’est là que s’était retranchée la 6e compagnie allemande, après avoir fui de M’Baiki à l’approche de la colonne Morisson.

Arrivés là, les Français engagèrent immédiatement une action très vive, couronnée d’un plein succès. Nos obus explosifs jetèrent la panique dans les rangs des tirailleurs allemands. Le 23 octobre, une partie de la garnison de Nola se rendit. Le reste s’enfuit vers le Nord. En fin de compte, nous avions mis la main sur 3 officiers, 2 sous-officiers, 14 tirailleurs, 2 mitrailleuses et 1 canon de 37.

Le 8 octobre, Djemba fut attaquée par l’ennemi, venu en