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LA VARIÉTÉ DES TYPES DE SOUS-MARINS

Pour le gros du public, le mot de sous-marin dit tout : il s’agit, sans conteste, d’un navire qui agit, marche, combat sous l’eau. Il s’en faut bien, pourtant, que cette définition simpliste réponde à la réalité. Les marins le savaient et les événemens de cette guerre l’ont appris à beaucoup d’autres : le sous-marin est un bâtiment qui marche le plus souvent en surface et qui ne combat pas toujours en plongée.

On pressent que la variété de ces modes d’action : navigation en surface et en plongée, combat en plongée et en surface, doit répondre à la diversité des circonstances qui se présentent dans les opérations maritimes. Mais les satisfactions que l’on peut donner, avec un sous-marin déterminé, aux besoins qui naissent de ces circonstances, ne tardent pas à se révéler insuffisantes. La vérité, qui apparaît quand on observe les faits et qu’on y réfléchit, c’est qu’il faut créer des types de sous-marins différens et dont chacun réponde d’une manière précise à l’un des principaux objets que se propose la guerre sous-marine.

Ce n’est pas qu’il n’y ait déjà, dans toutes les marines, des types de sous-marins très divers ; mais les préoccupations qui avaient dirigé les créateurs de ces types n’étaient généralement pas de l’ordre militaire ; du moins, ne se rapportaient-elles jamais à la solution de problèmes tactiques bien définis, pas plus qu’à l’exécution d’opérations concrètes. Tout au plus distinguait-on dans ces derniers temps le sous-marin offensif du sous-marin exclusivement défensif, — et c’était le rayon d’action dans la navigation en surface qui les différenciait surtout, — mais encore ne concevait-on de sous-marin offensif que