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guerre civile ; les banques nationales, créées à la même époque, étaient obligées d’acquérir des fonds fédéraux pour gager leur circulation. Des deux côtés, il s’agissait de pourvoir aux dépenses publiques, en procurant des ressources au Trésor. À ces types primordiaux sont venus s’en ajouter d’autres : dans l’ordre des billets d’État, les certificats d’argent, les certificats d’or, enfin les billets de 1890 qui n’ont eu qu’une existence éphémère ; dans la classe des billets non gouvernementaux, les certificats des chambres de compensation, qui ont reparu à des intervalles plus ou moins réguliers, les billets extraordinaires des banques nationales, institués en 1908, et, en dernier lieu, ceux des banques fédérales, dont le rôle est destiné à grandir d’année en année. Ce n’est qu’après un demi-siècle de tâtonnemens et d’expériences de toute nature que les États-Unis se sont décidés à organiser un système rationnel, conforme à la pratique des principaux États européens. L’avenir nous dira s’il a pu s’implanter solidement et devenir assez fort pour se substituer peu à peu à l’ordre de choses préexistant.


IV. — EFFETS DE LA GUERRE AUX ÉTATS-UNIS

Bien que l’autre hémisphère fût épargné par la guerre, les conséquences économiques en semblèrent, au premier moment, devoir être aussi graves pour l’Amérique que pour l’Europe. Le secrétaire de la Trésorerie, en présence de la panique qui s’était emparée des principaux marchés de la Confédération, déclara aussitôt qu’il leur viendrait en aide, et se rendit à New-York, où il conféra, le 2 août 1914, avec les principaux banquiers de cette ville. Le 4 août, il fit voter par le Sénat et la Chambre des représentans la loi qui donnait des facilités nouvelles pour l’émission de la circulation extraordinaire prévue par l’acte de 1908.

En même temps, le marché des changes était en pleine déroute ; le dollar perdait de 5 à 10 pour 100 de sa valeur par rapport au franc et à la livre sterling ; les matières premières et les céréales destinées à l’exportation s’accumulaient dans les ports de l’Atlantique et du golfe du Mexique ; les chemins de fer refusaient d’opérer de nouveaux transports vers Baltimore, la Nouvelle-Orléans et Galveston, c’est-à-dire les principaux ports d’exportation. Le 7 août, la Trésorerie publiait la