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la loi de 1908 ; il permit aux banques de porter leur circulation à 125 (au lieu de 100) pour 100 de leur capital et réserve : la limite de 500 millions fixée pour le total des billets à émettre en vertu de la loi de 1908 fut abrogée. Le 31 octobre 1914, il avait été formé 44 associations de circulation par 2 102 banques nationales. Le 30 novembre, il avait été créé pour 383 millions de dollars de billets en vertu de la loi Aldrich Vreeland. Rappelons ici que les banques, auxquelles ces billets sont délivrés, paient un impôt à raison de 3 pour 100 l’an pour les trois premiers mois. Le taux s’élève ensuite d’un demi pour 100 par mois jusqu’à un maximum de 6 pour 100.

Parallèlement, la Chambre de compensation de New-York avait émis, comme lors des crises précédentes, des certificats gagés par des titres que déposent les banquiers faisant partie de la Chambre. Ces certificats leur servent de monnaie et leur permettent de régler leurs comptes entre eux sans avoir besoin de recourir au numéraire ni aux billets. Le chiffre maximum de l’année a été atteint le 15 octobre 1914 : il circulait alors 125 millions de dollars de certificats. Dès le 28 novembre suivant, ils avaient tous été remboursés. Il en fut ainsi dans les autres grandes villes, où l’on avait eu recours au même procédé : au mois de décembre, tous les certificats avaient été retirés. On peut les considérer, eux aussi, comme l’une des monnaies fiduciaires des Etats-Unis : chaque fois qu’une crise a éclaté, ils ont fait leur apparition.

D’autre part, les émissions de billets fédéraux de réserve ont commencé : au mois de juillet 1915, le total en atteignait 83 millions de dollars. On a remarqué que les banques fédérales n’avaient, à la même date, escompté que pour 36 millions d’effets, et l’on s’est demandé pourquoi la circulation ne s’était pas tenue dans les mêmes limites, puisque la loi semble ordonner que les billets ne seront délivrés que pour permettre aux banques de pratiquer l’escompte : les billets émis contre dépôt d’or font, dans une certaine mesure, double emploi avec les certificats d’or émanant de la Trésorerie. La loi exige que les billets remis aux banques fédérales soient couverts par une encaisse d’or égale au moins à 40 pour 100 de la circulation. Si l’encaisse venait à tomber au-dessous de cette proportion, la banque aurait à payer une taxe, qui croit proportionnellement au déficit : elle est de 1 pour 100, si l’encaisse tombe à 35, de 4