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feu violent de mitrailleuses qui, cachées derrière les arbres, échappaient aux coups de notre artillerie, l’attaque ne peut pas progresser longtemps. Un détachement cependant parvient jusqu’à un boyau avancé d’une cinquantaine de mètres, tout au contact de l’ennemi et s’y cramponne obstinément.


12 février. — Devant le bataillon de droite de notre division de gauche à l’Est de Bagatelle, nous faisons sauter à la mine une sape allemande. Les Allemands attaquent des deux côtés de la route de Bagatelle ; ils repoussent nos guetteurs et progressent dans les tranchées de gauche. Trois compagnies viennent aussitôt renforcer notre ligne de défense de ce côté-là ; à vingt et une heures, après avoir détruit des barrages faits de sacs à terre derrière lesquels les Allemands se sont murés, nos troupes réoccupent toute notre ligne et replacent où ils se trouvaient nos postes de surveillance.

Sur les fronts de la division de droite, des bombes allemandes font sauter un dépôt d’explosifs, dans les tranchées dites de Blanleuil (crête entre le ravin Sec et le ravin de la Fontaine-Madame). Un barrage d’artillerie arrête aussitôt toute tentative d’attaque. Toute la nuit, l’activité reste très grande de part et d’autre, surtout du côté du Four-de-Paris. Dans le secteur central, nous progressons d’environ cent cinquante mètres.


14 février. — Partout, mais surtout vers Marie-Thérèse, l’ennemi manifeste une grande activité. Nous gênons son travail par ses bombes et ses pétards, cherchant partout, conformément aux instructions du général commandant le corps d’armée, à reprendre la supériorité morale sur l’adversaire et, dès qu’il sera possible, l’initiative des attaques.


16 février. — Notre artillerie appuie la division de gauche du corps voisin qui est aux prises dans la région, de Bolante avec une forte attaque ennemie.

Différens coups de main heureux sont exécutés dans la nuit contre des sapes allemandes. Il semble que l’ennemi devienne moins agressif.

Les rôles changent peu à peu. Les Allemands, grâce surtout à leur supériorité d’outillage, à leur grand nombre de pionniers, étaient arrivés à prendre un certain ascendant. Or, ils sont en