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d’émondage et de décorticage, la perte par évaporation, atteignent jusqu’à 30 pour 100 du poids facturé ; pour les fruits confits, perte également sur les noyaux, pépins, tiges et peaux de fruits, perte aussi par évaporation.

« Dans la zone franche, les déchets ne sont plus une perte aussi forte, d’où réduction du prix de revient et, comme conséquence, notre industrie de confiserie et de chocolaterie, qui a été la première du monde et s’est laissé distancer de plusieurs points par l’Italie, l’Autriche, l’Angleterre et même la Suisse, pourrait reprendre sa place. »

A un moment donné, cette industrie avait obtenu de créer un entrepôt de fabrication à l’entrepôt réel à Marseille ; mais ce fut encore une des exigences de l’entrepôt qui compromit le résultat obtenu ; les manipulations étaient permises, les déchets contrôlés, et les sous-produits ressortis étaient exonérés des droits ; les pertes de sucre par inversion étaient prévues, mais l’entrepôt ajoutait à tout cela une condition ressemblant au veto de la vieille fée oubliée au baptême du Prince Charmant, elle interdisait formellement de faire du feu dans les locaux affectés à ces opérations, et, comme il est impossible de cuire des fruits sans feu, tout le travail administratif qu’on avait fait fut perdu : l’industrie de la confiserie et de la chocolaterie continua à voir la clientèle étrangère et même la clientèle française consommer des bonbons anglais et des chocolats suisses !

La zone franche remédie aux maux occasionnés par notre formalisme administratif : elle est aussi l’autel préparé pour le Dieu inconnu, c’est-à-dire, en matière économique, la combinaison mécanique, chimique de demain, et le produit à découvrir. A notre époque, chaque jour voir éclore une combinaison nouvelle, et c’est vraiment trop pede claudo que notre réglementation suit le progrès commercial. La zone franche offre aux innovations un moyen d’application immédiat.

Il suffit, semble-t-il, des exemples cités pour commenter les principes en vertu desquels l’intérêt général de notre pays, supérieur aux intérêts particuliers, commande qu’on puisse faire en zone franche ce qu’on peut faire à l’étranger, quitte à prendre toutes les précautions voulues pour que rien de ce qui se fait en zone franche ne puisse usurper la place spéciale réservée au produit national. En un mot, il faut que tout ce