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administrative, on obtint la classification du Soja parmi les fruits oléagineux. Seulement, dans l’intervalle, le Parlement avait remis en question la franchise des graines oléagineuses. Le débat était ardent entre les partisans des droits sur les graines oléagineuses et ceux qui soutenaient que les matières premières levaient être exemptes de droits, et les défenseurs de l’huilerie, pour sauver du désastre l’arachide et le sésame, articles très importans, acceptèrent des droits sur certaines graines, parmi lesquelles le soja. Voilà de nouveau ce produit grevé et hors d’emploi.

Il ne s’agissait pourtant que de triturer en France une marchandise dont le rendement en huile et en tourteaux était pris par l’étranger, et on sollicita pour le soja le bénéfice de l’admission temporaire. Cet avantage fut obtenu, mais dans les délais qui s’imposent en France pour qu’une décision administrative de ce genre soit rendue ; et quand le soja put enfin se triturer en France, la chose était devenue complètement impossible parce que l’Angleterre et l’Allemagne avaient profité de notre inaction et que Liverpool et Brème avaient pris le quasi-monopole de ces affaires. Plus de cinq cent mille tonnes de soja nous avaient échappé, et les huiliers marseillais trouvaient auprès des débouchés étrangers de leur industrie un concurrent de plus dans le soja, qu’ils auraient dû être eux-mêmes en état d’offrir à leur clientèle.

Si la zone franche avait existé en France, lors de la première apparition du soja, elle aurait permis de travailler ce produit, et elle aurait conservé à notre pays un courant d’affaires gigantesque que notre formalisme seul en a détourné, puisqu’on a en définitive accordé aux importateurs du soja tout ce qu’ils demandaient. Malheureusement, on y a mis le temps, et c’est un facteur de plus en plus précieux en affaires.

Troisième exemple : notre industrie de la confiserie et de la chocolaterie a fait à la Chambre de commerce de Marseille la déposition suivante :

« La zone franche est, entre tous les systèmes proposés, celui qui rendrait aux industries d’alimentation ayant le sucre, le cacao et les amandes comme matières premières principales, leur ancienne prospérité. Dans ces industries, les déchets de fabrication sont très importans, les inversions sont constantes.

« Pour les amandes et les cacaos, les déchets