Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 29.djvu/425

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les railways électriques, les tramways de la ville et les petits ou grands chemins de fer des faubourgs ; cent cinquante millions pour la voirie, la propreté, l’hygiène et l’extension des rues et des routes suburbaines ; deux cents millions pour les bâtisses administratives, Hôtels de ville et des postes, Chambre de commerce, Palais de justice, Cour coloniale, etc. deux ou trois cents millions pour les fondations scolaires et scientifiques, Instituts chimique, hydrographique, nautique, naval, Laboratoires, Cours de pêcheries, Observatoire, Université commerciale, Hôpital colonial, etc. cent ou cent cinquante millions pour les élévateurs, machines et outillage des quais, des docks, des magasins généraux, pour les logemens et casernes d’émigrans, les locaux de police et de surveillance, les palais d’exposition, les salles d’échantillons et de vente… L’historien qui voudra, année par année, suivre et jauger ce fleuve des dépenses publiques toujours élargi, n’aura plus tard qu’à consulter les rapports admiratifs, quoique impartiaux, des consuls anglais. Un calcul simple, grossier même, en ne prenant encore que les évaluations les plus basses, lui donnera la charge annuelle que pareille entreprise mettait en ces années dernières sur le dos du public : l’Etat de Hambourg avait dépensé depuis quarante ans un milliard pour le moins en cette affaire ; l’intérêt annuel à 5 pour 100 et l’entretien annuel à 20 pour 100 représentaient au minimum une charge annuelle de 250 millions, non comprises les améliorations et les innovations, lesquelles chaque année se chiffraient par une quarantaine d’autres millions ; au total, c’est 300 millions de marks que cette merveille de Hambourg coûtait annuellement au contribuable.

Mais cela n’est rien encore : à cette mise de fonds du public, qui pourrait dire, même à quelques centaines de millions près, ce qu’il conviendrait d’ajouter pour la mise de fonds des particuliers ? combien de centaines de millions pour la flotte des six ou sept compagnies de navigation dont Hambourg était le centre ? combien d’autres centaines de millions pour leurs bâtisses et matériel, tant sur la place de Hambourg que dans le monde entier, pour leurs incessantes constructions nouvelles et sur terre et sur l’eau, et on Allemagne, et en Europe, et en Chine, et en Amérique ?… Et par combien de centaines d’autres millions encore évaluer, même du plus loin, l’ « impérialisation » de toute la vie hambourgeoise ?