plus guère que cent mille hectares : mais l’Allemagne, qui n’importait, il y a quarante ans, que 50 millions de kilogrammes de vin, en achetait aujourd’hui 130.
Derniers chiffres : l’orge, le seigle et la pomme de terre étaient pour l’Allemagne de 1871 le « pain quotidien ; » le blé n’était alors accessible qu’aux riches. L’Allemagne de 1914 commençait d’être au régime du pain blanc. Elle avait doublé ou presque sa consommation de blé, sans diminuer, tout au contraire, sa consommation de seigle, d’orge et de pommes de terre :
Seigle | Orge | Pomme de terre | Blé | |
---|---|---|---|---|
1879-84 | 121 | 46 | 399 | 51 |
1889-94 | 112 | 55 | 398 | 63 |
1899 | 154 | 71 | 559 | 94 |
1904 | 154 | 80 | 614 | 93 |
1909 | 141 | 80 | 631 | 83 |
1913 | 145 | 93 | 656 | 93 |
Au total, quelle progression ininterrompue, semblait-il, du bien-être, du bien manger et du bien boire ! Et combien cette Allemagne régénérée par le sacrement impérial, méritait l’estime, l’admiration, l’envie de tout le genre humain ! quelle prospérité, quelle puissance dans le présent ! quelles perspectives, quelle sécurité d’avenir !… Pourtant, il était des pessimistes qui signalaient quelques indices fâcheux en ce splendide inventaire. Jusqu’en 1903, la consommation du blé était allée toujours croissant : depuis dix ans, elle avait fléchi ; il en était de même pour le café, pour la bière, pour les harengs[1].
C’est en 1900 que l’Allemand avait consommé le plus de bière (118 litres par tête), en 1902 le plus de blé (100 kilogrammes), en 1902 le plus de harengs (4, 06 kilogrammes), en 1903 le plus de café (3, 08 kilogrammes). A partir de 1906, le Statistisches Iahrimch avait dû ouvrir des colonnes spéciales aux chiens et aux
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CONSOMMATION PAR TÊTE
Blé Harengs (kilogrammes) Café Bière (litres) 1902 100 4,06 2,95 110 1907 94 3,12 3,02 111 1912 87 2,71 2,44 101