combustion, et constitue une poudre dégressive ; en Allemagne, on l’emploie en lames et cylindres creux de sorte que la surface interne augmente à mesure que la surface externe diminue, ce qui assure une combustion sensiblement constante. Enfin, dans certaines poudres américaines, les brins ont la forme de blocs prismatiques perforés de trous comme les briquettes de charbon du commerce ; les trous s’élargissent par la combustion et, au total, plus vite que la surface extérieure ne diminue ; la surface d’émission des gaz s’accroît donc et on a ainsi une poudre progressive.
Progressives, constantes ou dégressives, toutes ces poudres sont proches parentes et leurs qualités comme leurs défauts voisinent beaucoup.
Ce qui nous importe surtout, c’est de considérer que toutes ces poudres dérivent d’un certain nombre de matières premières qui leur sont communes et qui sont indispensables à leur fabrication.
De l’exposé précédent il résulte que ces matières premières sont : l’alcool et l’éther, dissolvant le coton-poudre peu nitré pour former le collodion où l’on enrobera le coton-poudre très nitré, l’acide nitrique et l’acide sulfurique destinés à la production du coton-poudre, et enfin et surtout le coton.
Il est du plus haut intérêt de se demander si le blocus de l’Allemagne par les flottes et les armées alliées est de nature à la priver dans un délai quelconque de quelqu’une de ces matières premières qui, toutes ensemble et chacune indépendamment, sont indispensables à la fabrication de ses poudres. Cette fabrication pût-elle être non pas même complètement arrêtée, mais seulement entravée, que la chose aurait une importance considérable pour l’issue de la guerre. C’est un côté de la question dont on ne s’est pendant longtemps pas préoccupé, et on peut se demander si même aujourd’hui l’attention des gouvernemens alliés est suffisamment aiguillée dans cette voie ?
L’alcool est un des produits dont l’Austro-Allemagne ne manque et ne manquera certainement pas : les mélasses, les pommes de terre, qui alimentent les distilleries sont des produits agricoles extrêmement abondans en Allemagne et en Autriche. L’éther sulfurique résulte de l’union de l’alcool et de l’acide sulfurique. Celui-ci est l’aliment essentiel de toutes les industries, et il est certain que l’Allemagne en fait normalement une consommation énorme dans la plupart de ses usines. Il provient surtout du grillage des pyrites (minerais sulfurés du fer),