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Notons, pour mémoire, qu’il y a sur le plateau d’Helgoland de grands hangars de dirigeables, ainsi qu’un parc d’aéroplanes

Quand on va d’Helgoland à Cüxhaven, on rencontre, après avoir fait les deux tiers du trajet, la tête, le plus souvent découverte, du banc de sable de Scharhorn, puis la petite île basse de Neuwerk, qui n’est plus qu’à 9 ou 10 kilomètres de la côte ferme. Il ne saurait être question, là, que d’une batterie de circonstance qui aurait surtout pour objet de battre les bâtimens légers. Neuwerk n’est que le piédestal d’une énorme et ancienne tour carrée servant de phare, que les Allemands n’ont certainement pas détruite.


Arrivons au groupe des « Nord Friesische Insein, » pelotonnées sur la côte occidentale du Slesvig, entre l’embouchure de l’Eyder et celle du Varde-Aa (Jutland Sud). Les chenaux qui séparent ces îles sont plus profonds que ceux qui s’insèrent entre les îles de la Frise orientale. Il y a là des « fosses » profondes et bien abritées, qui forment d’excellentes rades pour les bâtimens que leur tirant d’eau n’a pas retenus sur les seuils, où l’on ne trouve guère que quatre ou cinq mètres à basse mer et 6 mètres au plein de l’eau. Tels l’Heverström, qui conduit au port d’Husum, en terre ferme ; les Norder et Süder Auë ; le Vortrapp tief, et enfin le Lister tief, le plus intéressant de tous, parce qu’il est le plus accessible et qu’il forme une grande rade entre la côte du Slesvig et la longue ile de Sylt.

J’ai déjà dit quelle était, au point de vue de la défense maritime du grand golfe allemand, l’importance de cette île.


Les conditions géographiques générales et les circonstances locales pouvaient faire de Sylt une remarquable station d’appareils aériens. La petite ville de Sylt, au centre de l’île et bien abritée des vues du large par un assez haut cordon de dunes, est, à vol d’oiseau, à 85 kilomètres d’Helgoland, 115 de Cüxhaven,