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perdus du trésor khédivial, calculée après diverses ristournes, se chiffre par 9 344 160 francs.

Dès l’année suivante, la subvention étant d’ailleurs augmentée, commencent les « avances pour travaux de développement » qui ont continué jusqu’en 1913 et grâce auxquelles le gouvernement avait, à cette date, sans recourir à des compagnies concessionnaires, achevé 1 500 kilomètres de chemin de fer, quelque 20 000 kilomètres de routes (ou mieux de larges pistes) flanquées de puits et un réseau télégraphique de 8 000 kilomètres, creusé et outillé deux excellens ports, l’un à Khartoum, à la jonction de deux Nils, l’autre à Port-Soudan, assuré la navigation à vapeur sur tous les cours d’eau qui la comportent, dotant ainsi son budget, sans bourse délier, de recettes relativement très considérables. Dans les prévisions pour 1913, sur un total d’environ 43 millions, les chemins de fer, les bateaux à vapeur, les postes et télégraphes, les terres et forêts de l’Etat, ses établissemens industriels et d’enseignement, etc., fournissent plus du 50 pour 100 des recettes brutes. Il faut y ajouter les droits sur la chasse, sur le gibier et sur les fruits de la cueillette (gomme, ivoire, plumes d’autruche) qu’on peut assimiler aux impôts précédens et qui, certaines années, ont rendu plus que les droits de douane[1]. Actuellement toutes les parties du Soudan égyptien, susceptibles d’une mise en valeur immédiate ou prochaine, sont reliées par la voie ferrée. Le chemin de fer part de Wady Halfa à la frontière Nord, remonte en ligne droite jusqu’à la jonction du Nil et de l’Atbara. De là il longe la rive droite du Nil jusqu’à Khartoum après avoir émis deux embranchemens, le premier au Nord, de Abou Hammed à Kareima.le second au Sud de Berber non loin de l’Atbara, de façon à desservir Port-Soudan et Souakim, le nouveau et l’ancien port sur la Mer-Rouge. De Khartoum, la ligne file parallèlement à la rive gauche du Nil Bleu, décrit un angle droit à Sennar et se termine dans le Kordofan à El Obeid, principal marché de la Comme.

Deux autres lignes sont projetées : l’une qui serait tracée du Sennar à Kassala tout autour de l’Abyssinie puis de Kassala à Thamiane, sur la ligne de Berber à Souakim ; l’autre qui rattacherait la fertile vallée de Tokar, célèbre déjà par son coton, à Port-Soudan et à Souakim.

  1. Les impôts fonciers ont fourni en 1912 seulement le 11 pour 100 et les autres impôts directs le 8 pour 100 des recettes brutes.