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HOLLANDAIS, ANGLAIS, ALLEMANDS
EN AFRIQUE AUSTRALE

La guerre a mis à une rude épreuve la solidité de l’Empire britannique. En dépit des manifestations de loyauté des « nations-sœurs, » un doute subsistait. Dans une crise où l’avenir de la Grande-Bretagne serait en jeu, le lien sentimental, le seul qui subsiste entre la métropole et les colonies autonomes, serait-il assez puissant pour inciter les citoyens de ces jeunes nations à courir à côté d’elle les risques de la lutte ? L’épreuve a réussi. L’Allemagne, au lieu de disloquer cet Empire, l’aura consolidé. Canadiens, Australiens, Néo-Zélandais ont répondu avec enthousiasme à l’appel de la mère patrie et sont venus se joindre aux volontaires du Royaume-Uni pour défendre l’Empire menacé. L’appel a été entendu aussi par l’Union sud-africaine, la dernière née de ces jeunes nations, à peine remise des maux de la rude guerre qui mettait aux prises, il y a moins de quinze ans, Hollandais et Anglais luttant pour la suprématie. Le gouvernement de l’Union avait accepté pour tâche, dès le début des hostilités, la conquête de l’Afrique occidentale allemande accrochée à son flanc. Mais cette campagne était à peine commencée qu’il se voyait obligé de l’interrompre pour réprimer un mouvement de rébellion. Les hommes au pouvoir et les citoyens loyaux ont alors vécu des heures angoissantes. L’Union, cette œuvre si péniblement réalisée, allait-elle s’effondrer dans la tourmente ? Le sang-froid, le bon sens et l’énergie du général Botha et de ses collaborateurs leur ont permis d’arrêter la révolte à ses débuts. Ceci fait, ils ont