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ordinaires, à elles seules, dépassaient les recettes de 245 millions. Afin de le combler, le ministère proposait de confier à l’industrie privée la construction des voies ferrées commencées par l’Etat, d’aliéner certains canaux, d’émettre 200 millions de Bons du Trésor, de vendre 125 millions de biens ecclésiastiques.

En juin 1864, une interpellation de Saracco donna lieu à un débat approfondi sur la situation financière. Le budget extraordinaire atteignait 150 millions ; au lieu des 475 millions prévus comme produit de la vente des biens ecclésiastiques et domaniaux, on ne pouvait plus compter que sur 257 millions. Le 26 février 1865, Sella fit promulguer la loi qui réorganisait l’impôt sur les propriétés bâties [fabbricatï). La charge annuelle de la dette, qui était de 90 millions en 1860, était de 220 millions ; le déficit prévu pour 1865 était de 240 millions, et de 265 pour 1866. Sella comptait obtenir 20 millions par la réforme des taxes sur les successions et sur les affaires. et 125 par des impôts nouveaux sur la mouture, sur les portes et fenêtres. L’ensemble des déficits, de 1862 à 1865, s’était élevé à 1 467 millions.

L’année 1866 fut celle de l’épreuve la plus dure pour les finances italiennes. Scialoja voulait alors opérer une réforme fondamentale, en réorganisant les impôts, en réalisant 56 millions d’économies par un remaniement des services administratifs ; mais ses projets furent contrariés par la guerre. Le cours forcé fut décrété ; la Banque nationale avança 250 millions au Trésor ; un emprunt forcé de 350 millions fut émis au taux de 6 pour 100. Le déficit fut de 721 millions.

Pour 1867, le budget du royaume, accru de la Vénétie, prévoyait 1 048 millions de dépenses contre 864 de recettes, soit une insuffisance de 184 millions. De 1867 à 1869, le ministre des Finances Cambray-Digny s’efforça de combler le déficit, qui était à l’état permanent, et qui, pour les cinq exercices 1866-1870, s’éleva à plus de 1 500 millions.

Le budget de 1871 ne prévoyait plus qu’une trentaine de millions de déficit. La circulation fiduciaire atteignait alors 1 milliard. Pour 1872, Sella annonçait une insuffisance de 80 millions à l’ordinaire et de 120 à l’extraordinaire. En réalité, l’exercice ne laissa qu’un déficit de 135 millions. A partir de ce moment, l’amélioration devint sensible, Les dix années 1871-1880 n’ont laissé qu’un déficit insignifiant de 78 millions. La décade