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nationale de maternité a été fondée par la loi du 17 juillet 1910, afin de venir en aide aux ouvrières qui, entre l’âge de quinze et celui de cinquante ans, tombent sous le coup de lois spéciales aux femmes en couches. Les cotisations recueillies en 1913 se sont élevées à 558 000 lire. Le patrimoine des institutions de bienfaisance du royaume s’élevait à 2 280 millions à la fin de 1912.

Des évaluations récentes portent à 93 milliards de lire la fortune nationale, dont 56 représentés par la valeur du sol, 16 par celle des bâtimens, 21 par la richesse mobilière. La moitié du total revient à l’Italie du Nord, un quart à celle du Centre, un quart à celle du Midi.


III. — LE BUDGET. LES FINANCES PUBLIQUES

Les finances de l’Italie eurent d’abord à lutter contre de grandes difficultés, provenant du fait qu’élevée tout d’un coup au rang de Grande Puissance, elle avait à faire face à des charges qu’elle ne connaissait pas auparavant, par exemple celles qu’occasionnèrent deux changemens de la capitale, transférée d’abord de Turin à Florence, puis de Florence à Rome. Mais, à part la période crispinienne, marquée par autant d’erreurs économiques que politiques, le gouvernement ne cessa de lutter pour établir l’ordre dans ses finances et l’équilibre dans son budget. Il se souvenait des traditions savoyardes, qui furent celles d’une administration économe, soucieuse d’exécuter ponctuellement ses engagemens.

En 1847, les comptes du royaume de Piémont se soldaient sans déficit. Les guerres de 1848 firent contracter des emprunts pour un capital nominal de 314 millions, dont l’aliénation ne procura que 253 millions effectifs. En 1850, en face d’une dépense de 120 millions, il n’était prévu que 92 millions de recette. Cavour rétablit l’équilibre au cours des années suivantes ; à la veille de la guerre de 1859, Lanza présentait un budget de 145 millions de dépenses avec des recettes égales. Au lendemain de la fondation du royaume, l’ensemble du budget des divers États, dont la réunion l’avait constitué, s’élevait à 446 millions ; leur dette totale était de 1 500 millions. Les charges de la guerre avaient été lourdes. Le premier budget présenté par Quintino Sella était en déficit d’un demi-milliard. Pour l’année 1862, les dépenses