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tels que le cuivre, le manganèse ; de pétrole, de nitrates. A mesure que le blocus se resserre autour d’elle et de l’Autriche, elle éprouve plus de peine à se procurer ces substances, dont quelques-unes sont essentielles à la poursuite de la guerre. L’Angleterre et la France peuvent au contraire s’approvisionner de tout indéfiniment. La Russie le peut, pendant l’été, par la Mer-Blanche, pendant toute l’année, par les côtes du Pacifique et sa frontière asiatique : mais, aussi longtemps que les Dardanelles sont fermées, elle est gênée.

D’une façon générale, le commerce extérieur a diminué dans de fortes proportions chez les divers belligérans. Toutefois, cette diminution est beaucoup moins sensible en Angleterre qu’ailleurs. Ses importations du mois de mars 1915 ont dépassé celles de mars 1914 : elles se sont élevées à 218 millions de livres contre 196, soit une augmentation de 13 pour 100, tandis que les exportations sont en diminution de 32 pour 100. En France, les importations, au cours du premier trimestre de 1915, ont fléchi de 809 millions et les exportations de 971 millions. En mars, la diminution de nos importations s’est atténuée : elle n’a été que de 152 millions contre 657 millions pendant les deux premiers mois de l’année : l’amélioration est sensible.

Les fabriques d’armes et de munitions sont en pleine activité. Beaucoup d’usines qui, en temps ordinaire, étaient occupées à d’autres buts, ont transformé leur outillage et font des canons, des fusils, des obus et des cartouches. Mais un grand nombre d’exploitations sont arrêtées, et cela pour deux raisons : la pénurie de main-d’œuvre, surtout sensible en Allemagne et en France, où la proportion des hommes sous les drapeaux est plus forte que partout ailleurs, excepté en Serbie ; et la réduction des débouchés.

L’agriculture n’a pas vu ses travaux interrompus : sans pouvoir affirmer que la préparation des récoltes ait été aussi complète qu’à l’ordinaire, il est permis de croire que, dans l’ensemble, elle a été suffisante.

Bien qu’il ne faille pas confondre les disponibilités proprement dites d’une nation avec ses ressources financières, il est intéressant de chercher à évaluer les stocks métalliques et les sommes liquides qui sont représentées par les crédits de banque. En ce qui concerne la quantité de métaux précieux