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en roubles au cours de 2 fr. 67, ont pris comme base le bilan de la Banque d’Etat du 14 avril 1915. Les chiffres allemands ont été établis en transformant les marks en francs à raison de 1 fr. 25 pour 1 mark, et en admettant l’exactitude des publications officielles au sujet des souscriptions aux emprunts de septembre 1914 et de février 1915.

En ce qui concerne l’Autriche-Hongrie, il est certain qu’elle a dû réunir plus de ressources que n’en indique le tableau, et


BILAN APPROXIMATIF DE LA PREMIÈRE ANNÉE DE GUERRE DU 1er AOUT 1914 AU 31 JUILLET 1915 (en milliards de francs.)


Ressources réalisées au 1er mai 1915. « « « «
Dépenses des 12 premiers mois. Impôts nouveaux Avances faites par la Banque d’émission au Trésor sous forme de prêt direct ou d’escompte de Bons du Trésor Bons du Trésor à court terme Obligations du Trésor à quelques années d’échéance ou rentes perpétuelles Total des ressources réalisées
France 16 « 9 6 3 18
Angleterre 17 1 « 2,3 8,7 12
Russie 15 1 3,5 6,5 4 15
Allemagne 17 « 1 1 16 18
Autriche-Hongrie 12 « « 2 2 4

qu’elle a eu recours, pour des sommes importantes, à la Banque austro-hongroise ; mais le manque de documens nous oblige à laisser ces chiffres en blanc. Il semblerait résulter d’une comparaison des totaux ci-dessus que c’est la France et l’Allemagne qui auraient, à l’heure actuelle, réalisé la proportion de ressources la plus considérable. Mais nous avons expliqué comment un échafaudage de papier avait seul permis aux souscriptions des emprunts germaniques de prendre une apparence de succès.

Nous ne terminerons pas notre étude sans dire quelques mots de l’ensemble des ressources qui sont à la disposition des belligérans, et dont la force financière n’est que l’expression partielle. Nous ne parlons pas de l’élément moral, qui joue pourtant un grand rôle dans la conduite d’une guerre, de la conscience profonde du droit qui est tout entier du côté de la France et de ses alliés, de la volonté de vaincre, qui est un des facteurs de la victoire et qui est aussi fermement ancrée