duquel les États particuliers et les villes se sont abstenus d’émettre des rentes ou des obligations à long terme. Ils se sont bornés, jusqu’ici, à créer des bons à courte échéance. C’est sous cette forme que la Prusse a usé du crédit de 1 500 millions qui lui a été ouvert par la Diète ; ses bons du Trésor ont été en partie escomptés par les Caisses de prêts. Elle était financièrement bien préparée, grâce à l’emprunt de 600 millions de marks, qu’elle avait émis en février 1914, et au fonds de réserve (d’égalisation, ausgleichsfonds) des chemins de fer, qu’elle avait récemment constitué. Pour la Bavière, on ne connaît pas les mesures prises. Le gouvernement wurtembergeois a été autorisé à émettre, d’avril à juillet 1915, des bons pour 50 millions. Le grand-duché de liesse a le pouvoir d’en émettre pour 38 millions. En Saxe, un crédit extraordinaire de 200 millions est réalisable par voie d’emprunt. L’Alsace-Lorraine, Hambourg, Brème, ont également le pouvoir de créer une dette flottante pour couvrir leurs besoins.
La circulation fiduciaire de l’Allemagne comprend aujourd’hui trois élémens :
1° Les billets de la Banque impériale, des banques de Bavière, de Saxe, de Wurtemberg et de Bade, émis en vertu de la loi fondamentale de 1875 ;
2° Les bons des Caisses de prêts, qui ont inauguré leur activité au lendemain même de l’ouverture des hostilités, et qui consentent des avances sur valeurs mobilières et marchandises non périssables : elles remettent aux emprunteurs leurs propres billets, échangeables contre ceux de la Banque impériale ;
3° Les bons de la Caisse d’Empire, dont l’origine remonte à 1871. Il en subsistait 120 millions avant la guerre actuelle. Dès que celle-ci éclata, le chiffre en fut doublé, en vertu d’une loi de 1913. En mars 1915, il a été triplé et porté à 360 millions. La nouvelle tranche de 120 millions consiste en billets de 10 marks : elle doit être garantie par un dépôt d’or ou de billets des Caisses de prêts, tandis qu’aucun gage spécial n’a été affecté aux premiers 240 millions. En même temps, la Banque impériale a été autorisée, elle aussi, à émettre des billets de 10 marks.
De ces trois circulations, c’est la première qui est de beaucoup la plus importante, et, parmi les billets qui la composent, ceux de la Banque impériale sont pour ainsi dire les seuls à