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sociétés privées cherchent à augmenter leurs réserves et les confient au dépositaire qui leur offre le maximum de sécurité.

Tels sont les traits distinctifs du bilan de la Banque. Ils indiquent l’étendue du concours donné au Trésor par notre grand établissement de crédit. Parmi les mesures de guerre prises par lui, il convient de signaler la mise en circulation des coupures de 5 et de 20 francs, qui sont venues prendre leur place à côté de celles de 50, de 100, de 500 et de 1 000 francs ; elles rendent de grands services pour les transactions quotidiennes, dans lesquelles elles remplacent avantageusement les écus de 5 francs en argent.

Les Bons à courte échéance ont été la seconde source à laquelle le Trésor français s’est alimenté. En dehors de ceux qui sont destinés aux besoins normaux et dont le maximum est fixé par la loi de finances annuelle, il a été créé des Bons dits de la Défense nationale : le total des uns et des autres a été successivement porté à 6 milliards aux dates rappelées ci-dessous :


La loi de finances du 15 juillet 1914 autorisait l’émission de Bons pour une somme de 600 millions
Le décret du 1er septembre a élevé cette limite à 940 —
Celui du 3 décembre 1914 à 1 400 —
La loi du 26 décembre 1914 à 2 500 —
Un décret de février 1915 à 3 500 —
Celui de mars 1915 à 4 500 —
La loi du 9 mai 1915 à 6 000 —

Ce maximum de 6 milliards ne comprend pas les bons que le ministre des Finances est autorisé à remettre à la Banque de France pour être escomptés au profit de pays alliés ou amis.

Les Bons de la Défense nationale portent intérêt à 4 pour 100 l’an lorsqu’ils sont à trois mois de date, et à 5 pour 100, quand l’échéance est de six mois à un an.

Afin de se procurer des ressources au moyen de titres à terme moins rapproché, M. Ribot a créé les obligations 5 pour 100 de la Défense nationale, amortissables au plus tard en 1925, au plus tôt en 1920. Au prix d’émission fixé par lui, elles donnent au souscripteur un revenu d’environ 5,68 pour 100, en tenant compte du remboursement au pair en 1925.

Si on évalue, en chiffres ronds, à 16 milliards au 31 juillet 1915 les dépenses de guerre de la France, on peut dire qu’elles seront couvertes de la façon suivante : 9 milliards par