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session de fin d’année, se sont élevés à 6 500 millions, dont 6092 pour la Guerre, 83 millions pour la Marine et 341 pour allocations aux familles des mobilisés. En décembre 1914, le Parlement a voté 8 825 millions de crédits provisoires pour le premier semestre 1915. Ils excèdent de 6 229 millions les six douzièmes des crédits primitifs du budget de 1914. De cette augmentation, 5 428 millions sont applicables au ministère de la Guerre, 60 millions à la flotte, 40 millions aux intérêts de la dette flottante et des obligations à court terme, 131 millions aux garanties d’intérêt des chemins de fer et à l’insuffisance du réseau d’Etat, 51 millions à l’entretien des personnes évacuées des places fortes ou des départemens occupés par l’ennemi, 300 millions à la réparation des dommages matériels résultant des faits de guerre, 20 millions au fonds national de chômage. Nous ne citons que les chapitres les plus importans. Les crédits ont été votés en bloc : la répartition comme l’emploi se font sous la responsabilité du gouvernement. Celui-ci a demandé encore des dotations supplémentaires, par exemple 16 millions pour les retraites ouvrières et paysannes, et des accroissemens correspondant à des mesures approuvées ou à des lois votées par le Parlement, concernant notamment les traitemens de fonctionnaires. Il a fallu tenir compte des services nouveaux ou des extensions de services, dont la nécessité est apparue depuis le début des hostilités. Les allocations accordées aux familles des mobilisés ont été prévues pour 567 millions. Le total des crédits pour le premier semestre de 1915 s’élève ainsi à 9 298 millions.

Il était encore d’autres besoins auxquels le Trésor devait se préoccuper de faire face : ceux des départemens et des communes qui, en temps ordinaire, déposent leurs fonds au Trésor, mais qui, pendant la guerre, peuvent au contraire avoir à recourir à son aide. Un décret du 21 septembre 1914 donne aux départemens et aux communes la faculté d’émettre des Bons spéciaux. Chaque émission doit être approuvée par un décret rendu en Conseil d’Etat. Le 7 novembre 1914, la Ville de Paris a été autorisée à émettre 120 millions de francs de Bons municipaux, au taux maximum de 6 pour 100, à un an d’échéance* Ce chiffre a été porté, le 15 décembre, à 140 millions, afin de permettre à la Ville de souscrire aux émissions de bons effectuées par le département de la Seine et les autres communes du département. Enfin des crédits ont été ouverts au