vitesse, sauf à plonger ensuite et lancer ses torpilles, bien avant que sa victime eût pu dépasser sa zone d’action militaire immédiate. Celle-ci s’étend d’ailleurs d’autant plus loin que la torpille employée, du plus grand et plus puissant modèle connu, a une vitesse initiale de 45 nœuds environ, vitesse qui ne diminue que lentement, grâce à des perfectionnemens de détail bien connus des spécialistes ; que la portée efficace de cet engin atteint 2 000 mètres et que sa justesse est parfaite, au moins dans cette limite de portée. Il n’est pas inutile d’ajouter que la charge de ce modèle, caractérisé par un diamètre voisin de 55 centimètres, dépasse sensiblement celle du modèle précédent, — de 45 centimètres, — ce qui explique la grandeur des effets de destruction dont tant de marins et d’ingénieurs ont paru surpris et la rapidité avec laquelle des unités bien construites, comme le Léon-Gambetta (car les torpilles autrichiennes sont les mêmes que les allemandes) ont été submergées.
En définitive, s’il est toujours exact de dire que la vitesse est un bon moyen d’échapper aux sous-marins, il faut bien se persuader que le nombre de nœuds qui traduit cette vitesse de protection augmente rapidement, avec les progrès des engins de guerre sous-marine.
Un autre moyen de protection dont il a été fort question, aussi bien à propos de notre croiseur qu’à propos de la Lusitania, c’est l’« encadrement » ou, tout au moins, le flanquement du grand navire menacé par les sous-marins au moyen de bâtimens légers à faible tirant d’eau, à grande vitesse, évoluant facilement et armés d’artillerie à tir très rapide. Ce n’est pas, assurément, un moyen infaillible, — il n’y en a pas, — c’est un moyen utile, une assurance dont on sent le prix quand on remarque que, le plus souvent, le sous-marin a besoin d’émerger avant son attaque en plongée afin de se mettre en bonne position de lancement, ou, si l’on veut, qu’il a tout avantage à se tenir en émersion le plus longtemps possible avant la plongée finale. Il est clair que si deux, ou quatre destroyers se tiennent à 1 000 mètres, par exemple sur les flancs du grand bâtiment, le submersible, à supposer qu’il ne soit pas aperçu par eux et canonné, sera obligé d’effectuer ses opérations à une distance de son but telle que la justesse du projectile sous-marin automobile en puisse être affectée. On a d’ailleurs vu, — mais seulement dans des exercices du temps de paix, — l’audacieux