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Correspondance


À la suite de notre chronique politique du 1er octobre. M. le comte Woeste, ministre d’État, nous a adressé la lettre suivante. Les faits que nous avions racontés et appréciés ont été publiés dans tous les journaux au mois de septembre dernier, et nous n’avions aucune raison de les mettre en doute. M. Woeste les contredit, et c’est son droit. L’histoire, à laquelle il fait appel, prononcera plus tard un jugement définitif. Pour le moment, nous donnons acte à M. Woeste de sa rectification. Voici sa lettre :


Bruxelles, 19 mars 1915.
Monsieur le Directeur,

On me met seulement aujourd’hui sous les yeux votre livraison du 1er octobre, dans laquelle vous dépeignez mon rôle sous un jour complètement inexact. La difficulté des communications a empêché que j’eusse plus tôt connaissance de cette attaque, et c’est ce qui explique que ma réponse ait tant tardé. Je fais appel à votre souci de la vérité et à votre loyauté pour vous prier de bien vouloir accueillir cette réponse dans la prochaine livraison de la Revue des Deux Mondes. L’histoire de la guerre actuelle sera écrite un jour, et vous comprenez l’intérêt que, mon parti et moi-même, nous avons à ne pas laisser s’accréditer une légende à laquelle l’autorité de votre recueil donnerait du poids.

Voici ce que vous avez écrit :

Parlant des tentatives du gouvernement allemand pour diviser ses adversaires : « Nous avons le regret de dire, avez-vous affirmé, que la première s’est faite par l’intermédiaire d’un homme d’État belge important, M. Woeste, ministre d’État et l’un des principaux chefs du parti catholique, aujourd’hui et depuis si longtemps au pouvoir. M. Woeste n’a d’ailleurs pas été, dans ces derniers temps, toujours d’accord avec son parti,