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portugaises de l’Afrique ; à la première aurait été réservé le Mozambique, à la seconde l’Angola. Sans attendre que ces négociations eussent abouti, un comité d’études se constituait à Hambourg, en vue de l’exploration des richesses agricoles et minières de la province d’Angola et de grandes banques aile-mandes cherchaient à s’assurer la haute main sur le chemin de fer de Lobito-bay, allant de la côte portugaise au Katanga belge.


J’ai essayé dans les pages précédentes de caractériser, en traçant le portrait des dirigeans de la politique extérieure de l’Allemagne, les vues personnelles de chacun d’eux, telles qu’elles me sont apparues, d’après leurs actes, leurs déclarations ou leurs manifestations occasionnelles : se berçant, chez le chancelier, de l’espoir de conserver, quoi qu’il arrivât, des relations amicales avec l’Angleterre, faisant bon marché avec M. de Jagow de l’existence des petites nationalités, se contentant, dans l’esprit plus pratique du sous-secrétaire d’Etat et des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, d’agrandissemens coloniaux immédiats et de l’ouverture de champs nouveaux à l’activité industrielle des Allemands. Mais au-dessus de ces idées particulières planait la volonté encore obscure de l’Empereur. Lorsqu’elle s’est révélée dans les tragiques derniers jours du mois de juillet, elle n’a rencontré chez ces Messieurs qu’un égal empressement à lui obéir.


BEYENS.