Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 26.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE BLOCUS DES CÔTES ANGLAISES

Je n’examinerai ici cette affaire importante qu’au point de vue militaire. La question est la suivante :

Quels sont les moyens, — d’une manière générale, — dont disposent les Allemands pour bloquer l’Angleterre, et quelle peut être, au juste, l’efficacité de ces moyens ?

Les sous-marins ne sont pas les seuls engins avec lesquels nos adversaires communs pourraient entreprendre d’intercepter les arrivages en Angleterre. Les sous-marins eux-mêmes n’ont pas seulement à leur disposition la torpille automobile. Ils ont aussi le canon et surtout la mine automatique, la mine que l’on mouille sournoisement dans une passe fréquentée.

Les journaux officieux allemands, Gazette de Cologne en tête, n’ont pas manqué de nous rappeler cette faculté de leurs submersibles, car il s’en faut que la presse d’outre-Rhin s’abstienne de dire ce que les autorités maritimes comptent faire.

En tout cas, à côté des sous-marins, il y a les flottilles de torpilleurs, qui peuvent agir sur le littoral Ouest de l’Angleterre. Les « Zeppelins, » eux aussi, prendront leur part de l’opération, une part accessoire, sans doute, mais point négligeable. Enfin, il y a les croiseurs rapides. Ceci peut surprendre. Je montrerai tout à l’heure qu’il ne faut pas absolument faire fi de ce moyen d’action, même après les combats qui semblent avoir mis hors de cause les divisions légères allemandes.

C’est évidemment, tout de même, sur leurs sous-marins avec leurs torpilles automobiles, leurs canons, leurs mines, leurs bombes à main ou pétards destinés à percer les coques des vapeurs capturés, que nos acharnés ennemis comptent le plus.

Parlons donc de ces sous-marins.

On sait que les Allemands ne se sont engagés qu’avec