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cas, soit exclusivement par des dirigeables, soit par des dirigeables éclairés et soutenus par de grands aéroplanes, ou même, s’il s’agit d’établissemens rapprochés de la côte, — tels que ceux qui ont été créés en Belgique, — par les hydravions des forces navales alliées.


Un mot maintenant des dernières opérations maritimes et, en particulier, de celles des sous-marins allemands.

Le combat naval du 24 janvier est aujourd’hui suffisamment connu. Il a déjà été commenté ici. Depuis la publication du numéro du 1er février, cependant, deux faits nouveaux ont été mis en lumière par les rapports officiels. Le premier, c’est que la poursuite de l’escadre anglaise a été arrêtée beaucoup plus par la crainte des sous-marins allemands que par celle des mines automatiques, comme on l’avait dit d’abord, sur la foi de certaines relations. Il est, en effet, difficile, impossible même, d’admettre l’existence, — hors le cas de dérive accidentelle d’engins isolés, — de mines automatiques dans les parages où les deux adversaires se trouvaient à la fin de l’engagement. Ces mines, par définition, ne distinguent pas l’ami de l’ennemi. Les Allemands n’en ont certainement pas semé sur leurs lignes d’opérations naturelles, à l’intérieur du grand triangle qui forme leur place d’armes et dont les sommets sont Borkum, Sylt et Cüxhaven. Ceci ne s’applique pas, bien entendu, aux passes des estuaires Ems, Jade, Elbe, etc., qui sont nécessairement minées. Mais là, ce ne sont plus des mines automatiques ; ce sont des mines électro-automatiques, dont la mise en jeu peut être interrompue. Des portières sont d’ailleurs ménagées dans les lignes de ces torpilles. Mais les Allemands seuls en connaissent le gisement. Le second fait est que le Lion a été atteint par un projectile de 280 millimètres ou de 305, au-dessous de la flottaison. Est-ce là l’explication de cette circonstance que ses réservoirs d’alimentation ont été avariés et se sont vidés ? Je ne sais. En tout cas, ce doit être au-dessous du can inférieur de la ceinture cuirassée de flottaison que le grand croiseur de combat anglais a été touché, puisque la coque a été complètement percée. Or, la mer était calme et, très probablement, le Lion ne roulait pas. Il y a là un point fort intéressant,