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LES DERNIERS
ÉVÉNEMENS MARITIMES

Il semble qu’à mesure que les opérations de la guerre continentale rentrent dans une phase de relative stagnation, celles de la guerre maritime prennent, au contraire, plus d’importance, d’étendue, de relief. Il y a eu en particulier, dans ces derniers temps, — j’écris au commencement de janvier, — des affaires d’un intérêt essentiel et qui auront des conséquences.

Un mot d’abord du combat des Falkland. On se rappelle que, chassée du Pacifique Ouest par les forces navales combinées du Japon et des Anglo-Français, « l’escadre des croiseurs » allemande avait fait son apparition, en octobre, sur la côte du Chili et avait réussi, le 1er novembre, à combattre, en vue de Coronel, la division de l’amiral anglais Craddock, malheureusement privée, à la suite d’un malentendu encore mal expliqué, de sa principale unité, le cuirassé Canopus. Deux croiseurs britanniques, le Good Hope, portant pavillon de l’amiral Craddock, et le Monmouth, avaient été détruits : le Glasgow, croiseur léger, et l’Otranto, croiseur auxiliaire, s’étaient retirés du combat à peu près indemnes.

Qu’allait faire, après ce succès, l’escadre victorieuse ? Se maintenir sur la côte du Chili, c’était inutile et dangereux, puisqu’on ne pouvait ni s’y réparer, ni s’y approvisionner commodément, et qu’au surplus, Tsing-Tao tombé, les alliés ne tarderaient pas à traverser le Pacifique.

Revenir tout droit en Europe, ce n’était pas une entreprise prudente. Il était inutile d’essayer de pénétrer dans la Méditerranée