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dans la loi de finances du 15 juillet 1914. Il est assis à raison de 2 pour 100 sur le montant total du revenu net annuel dont dispose chaque habitant ayant plus de 5 000 francs de revenu. Le contribuable peut se laisser taxer administrativement, ou bien souscrire une déclaration de son revenu global, avec faculté d’appuyer cette déclaration du détail des élémens qui le composent. Certaines détaxes sont accordées pour les revenus inférieurs à 25 000 francs ; certains abaissemens profitent aux hommes mariés, aux pères de famille, à ceux qui ont à leur charge des ascendans. La guerre a empêché les travaux nécessaires à la préparation des rôles de l’impôt sur le revenu : aussi la loi du 26 décembre 1914 a-t-elle renvoyé au 1er janvier 1916 le point de départ de son application.

Les autres innovations de la loi de finances de 1914 consistaient en certaines augmentations de droits : 1e timbre sur les quittances, de fixe, est devenu gradué : il atteint 50 centimes pour les reçus supérieurs à 3 000 francs ; l’impôt sur les opérations de bourse a été porté à 15 centimes par 1 000 francs.

En même temps que la loi de finances était promulguée, le 15 juillet 1914 une autre loi permettait aux ministres de la guerre et de la marine d’engager des dépenses, non renouvelables, en vue de pourvoir aux besoins de la défense nationale et déterminait les règles financières applicables auxdites dépenses. Le ministre de la guerre était autorisé à consacrer en quatre ans une somme de 389 millions, et en sept ans une somme de 754 millions, aux constructions, acquisitions et fabrications rendues nécessaires par l’application de la loi du 7 août 1913 (service de trois ans). Ces divers montans devaient être portés au débit d’un compte intitulé : « Dépenses non renouvelables intéressant la défense nationale. » Le ministre de la marine était autorisé à dépenser, dans les mêmes conditions, 1 175 millions, répartis sur quatre années.

Nous ouvrions les crédits d’armement un an après que l’Allemagne avait voté sa contribution extraordinaire de 1 250 millions : alors que plus d’un tiers de cette somme était déjà entré dans les caisses impériales, nous n’avions pas encore réalisé un centime des ressources destinées à couvrir nos dépenses nouvelles.