États l’engagement de surseoir à toute déclaration d’hostilité pendant une année, où leurs différends seraient soumis à des arbitres. A notre ancêtre, l’idée qu’il pourrait compter, pour se faire respecter, sur autre chose que sur la force de son bras eût paru aussi absurde que l’idée d’un recours à une loi internationale peut le paraître aujourd’hui pour régler les rapports entre peuples, qui jusqu’ici sont demeurés primitifs.
Mais jusqu’à la consommation des siècles ceux qui auront raison vingt-quatre heures avant les autres passeront, pendant vingt-quatre heures, pour n’avoir pas le sens commun. Si les nations se sont pacifiées peu à peu à l’intérieur, en créant des armées nationales, sera-ce par la réduction au minimum de ces mêmes armées, par le désarmement conventionnel, qu’elles pourront se pacifier à l’extérieur ? Il suffira toujours d’un seul État brigand, pour troubler la paix ; mais on peut espérer que le respect de la liberté des États voisins augmentera à mesure que le nombre des hommes libres et éclairés croîtra sur la terre, que les violations brutales du droit deviendront de plus en plus difficiles à réussir par un seul contre tous, si le droit est devenu la force par l’adhésion du plus grand nombre des États. Rien à cet égard, je le répète, n’est plus encourageant que de voir le chef de l’Empire continental le plus vaste et le plus populeux, préconiser le premier l’organisation de l’arbitrage qui semble favorable surtout aux États petits et faibles. Et rien aussi ne confond mieux cette fausse idée de l’Allemagne, qui suppose la bravoure engendrée par l’esprit belliqueux et la lâcheté compagne habituelle du pacifisme, rien ne la confond mieux que de voir, du côté des Alliés, ces hommes qui savent mourir héroïquement, par milliers, pour détruire le fléau du militarisme.
Cette entreprise de destruction du militarisme, beaucoup d’hommes d’État la jugent irréalisable ; ils pensent qu’aucun des groupes en présence ne sera matériellement capable de l’imposer à ses adversaires et qu’au contraire la guerre actuelle n’est que le début d’une série de luttes entre les races, sans cesse renaissantes, dont nos enfans ne verront pas la fin. Il serait malaisé et d’ailleurs puéril de vaticiner, puisque les intérêts