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collègues de prendre la vôtre sans restriction, sans le moindre détour. Si vous vous opposez au vote des Préliminaires, vous serez responsables des événemens les plus terribles. L’examen et le vote immédiats du traité s’imposent. Nous sommes tous les victimes de fautes qui nous sont étrangères, mais le pays nous a élus pour les atténuer et les réparer. Il faut songer à la France avant de songer à nous-mêmes. Que cette pensée soit à la fois notre guide et notre consolation !... A demain donc, Messieurs. »

Le président, M. Daguenet, remercia M. Thiers de ses franches et saisissantes explications. Il était environ onze heures et demie quand je sortis du Théâtre Louis. Je ne pus dormir de toute la nuit.

Le lendemain, devait avoir lieu la séance de discussion des Préliminaires, séance qui fut la plus émouvante de ma carrière qui a vu cependant, au Parlement, bien des débats orageux et impressionnans, pendant une période qui dépasse déjà quarante années ;


HENRI WELSCHINGER.