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lavages d’or en Sibérie, certaines usines sidérurgiques dans l’Oural, où l’on faisait du fer au bois, quelques fabriques à Petrograd, dans les ports de la Baltique et dans le Donetz. Mais le chiffre de la production du charbon et de l’acier, qui constitue la base de l’industrie moderne, était des plus modestes. Ce n’est que dans le dernier tiers du XIXe siècle qu’un changement notable s’est produit. Le signal a été donné par la découverte de gisemens pétrolifères d’une très grande richesse, particulièrement au bord de la mer Caspienne, dans la région de Bakou, et aussi dans celle de Grossny. On sait le rôle pris dans la vie moderne par cette substance précieuse, qui fournit la chaleur, la lumière et la force. L’empire russe est aujourd’hui au second rang parmi les producteurs ; avec les 560 millions de pouds (un peu moins de 10 millions de tonnes) que la statistique officielle accuse pour 1913, il vient après les Etats-Unis, qui en fournissent 32 millions, avant le Mexique, qui produit 5 millions, et la Roumanie, qui n’arrive pas à 2 millions de tonnes.

Des charbonnages existent dans la Pologne russe : ils sont le prolongement de ceux de la Silésie allemande et vendent le combustible aux fabriques qui occupent une partie de la population nombreuse et active de ce royaume. Des gisemens houillers importans ont été reconnus dans le sud de la Russie, particulièrement dans la région du Donetz. La production annuelle du charbon y est en progrès ininterrompu. Elle ne suffit pas encore à la consommation de l’Empire, qui importe tous les ans une certaine quantité de charbon anglais ; mais elle a provoqué la création, dans la région, d’usines fondées en grande partie par des capitaux français et belges. Toute cette province tend à s’industrialiser. Le tonnage de la houille extraite en Russie a été, en 1912, de 1887 millions de pouds, soit environ 31 millions de tonnes ; la production de la fonte, de 256 millions de pouds (plus de 4 millions de tonnes).

L’extraction et l’affinage du cuivre ont fait des progrès. Les centres principaux de cette industrie sont dans le Caucase et en Sibérie. La Société métallurgique du Caucase et celle de Spassky sont parmi les plus connues. La production a augmenté de moitié en deux ans : pour 1912, elle s’est élevée à plus de 2 millions de pouds, près de 38 000 tonnes.

Le total des usines et fabriques atteignait, en 1912, 17 356 établissemens, occupant plus de 2 millions d’ouvriers, qui