Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 23.djvu/452

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comparées à ces chiffres, les récoltes de la zone des armées en campagne représentent respectivement :

18 pour 100 pour le blé.
23 pour 100 pour l’avoine.


Les déprédations, les pillages et les incendies imputables à l’armée allemande peuvent avoir réduit dans une proportion considérable la récolte des départemens envahis, mais l’ennemi n’a pas réussi cependant à tout détruire ou à tout prendre. Une partie des gerbes recueillies n’avaient pas été battues ; le grain était encore dans l’épi, et l’ennemi n’a certes pas enlevé un produit aussi encombrant que des millions de gerbes de céréales. En admettant que la moitié de la récolte ait été volée ou détruite, nous n’atténuons pas abusivement la perte subie. Celle-ci ne dépasse donc pas 9 pour 100 de la production française pour le blé en grain, et 12 à 15 pour 100 pour l’avoine. Il nous faudra bientôt tenir compte de cette évaluation, quand nous étudierons les répercussions possible du déficit constaté sur le chiffre des disponibilités et sur les cours qu’elles gouvernent.

Dès à présent, ces cours ont subi une double influence qu’il convient de signaler pour comprendre ce que signifient leurs variations :

1° Depuis le jour de la mobilisation, les droits de douane ont été supprimés ;

2° Les craintes relatives à un déficit de la production et à une réduction sensible des disponibilités ont agi en sens inverse de l’abolition des taxes douanières, et ont eu pour effet certain de relever le niveau des prix.

Or, dans le courant du mois d’août, la cote des blés et avoines à la Bourse de Commerce de Paris a varié de la façon suivante par rapport aux prix de juillet :

¬¬¬

Prix par quintal.
Juillet Août
Blé 27,16 fr. 27,84 fr.
Avoine 21,67 22,04


En somme, le prix de ces deux céréales a fort peu changé. Certes, la situation politique, le déficit possible résultant du défaut de main-d’œuvre au moment de la moisson et de la rentrée des récoltes, puis, enfin, la difficulté des transports ont