C’est ce que nous voudrions indiquer rapidement sans optimisme aveugle comme sans pessimisme exagéré.
La récolte de 1914, celle que l’on vient de faire, pour les céréales, celle que l’on va faire pour les pommes de terre, les betteraves, et le vin, est une récolte moyenne. Des pluies persistantes et des froids imprévus avaient retardé, en juillet, la maturité des céréales. La moisson était tardive dans toute la moitié septentrionale de la France. La mobilisation qui date du 2 août, a rendu partout difficile la rentrée des recolles de blé auxquelles devait succéder celle de l’avoine. Partout, cependant, à notre avis, cette rentrée a été achevée, exception faite, bien entendu, pour les zones du territoire que les troupes ont occupées immédiatement.
Quelles peuvent être à cet égard les pertes subies ? Pour le savoir, il faut tout d’abord évaluer la production du blé et de l’avoine sur le territoire qui a été occupé par l’ennemi ou qui l’est encore. Voici un tableau dont les élémens sont empruntés à la statistique officielle du ministère de l’agriculture pour l’année 1912, année moyenne comparable, croyons-nous, à l’année 1914 :
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Récolte en milliers de quintaux | « | |
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Blé. | Avoine. | |
Aisne | 2 900 | 1 800 |
Ardennes | 1 000 | 650 |
Marne | 1 600 | 1 500 |
Haute-Marne | 900 | 600 |
Meurthe-et-Moselle | 950 | 700 |
Meuse | 1 000 | 700 |
Nord | 3 100 | 1 400 |
Pas-de-Calais... | 2 900 | 2 200 |
Oise | 2 400 | 2 100 |
Vosges | 490 | 990 |
17 240 | 12 640 |
Or, la production totale de ces deux céréales, en 1912, s’est élevée à :
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Blé | 90 millions de quintaux |
Avoine | 51 — — |