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protectorats, s’élevait pour 1914 à 178 millions de marks, ainsi répartis :

¬¬¬

En millions de marks. « «
Budget ordinaire. Budget extraordinaire. Total.
Afrique orientale 24 37 61
Kameroun 17 15 32
Togo 4 « 4
Afrique sud-occidentale 42 5 47
Nouvelle-Guinée allemande 3 « 3
Samoa 1 « 1
Kiao-Tcheou 19 « 19
167
Service de la dette des pays de protectorat 11
Total général 178


La plupart de ces colonies souffrent d’un mal qui leur est commun avec la métropole : le manque de ressources liquides. C’est ainsi que l’Afrique orientale, dont le budget est le plus élevé des sept, ne trouve guère de capitaux à moins de 10 pour 100, ce qui ne facilite pas l’œuvre des planteurs de caoutchouc. Elles se plaignent aussi, en Afrique particulièrement, de la rareté de la main-d’œuvre : au cours des débats qui eurent lieu au Reichstag en avril 1914, il a été reconnu que les indigènes sont contraints par la violence à travailler, qu’ils ne sont pas libres de se transporter où bon leur semble, que ni leur salaire ni leurs moyens d’existence ne sont assurés.

Le territoire de Kiao-chau, dans la province de Tsing-tau, avait été « pris à bail » aux Chinois. A l’heure actuelle, il est probable qu’il est conquis par les Japonais. Parmi les îles du Pacifique occupées par les Allemands, l’archipel Samoa vient d’être repris par les marins de la Nouvelle-Zélande. Une dépêche de Sydney nous informe que la flotte australienne s’est emparée de la Nouvelle-Guinée allemande et de la Nouvelle-Poméranie » L’empire colonial de nos ennemis paraît déjà singulièrement atteint.

Ce n’est qu’à une époque récente que les idées des Allemands se sont précisées au sujet du rôle qu’ils attribuent à leurs colonies dans l’économie nationale. Pendant assez longtemps une partie de l’opinion semblait croire qu’elles fourniraient un exutoire à l’excès de population de l’Empire. Mais les conditions climatériques de la plupart d’entre elles ne permettent pas d’y entrevoir l’établissement permanent ni la multiplication