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Actif. Millions de marks. Passif. Millions de marks.
Portefeuille . 4 750 Circulation 4 230
Avances 105 Dépôts 2 440
Encaisse 1 610


Depuis nombre d’années, l’activité de la Reichsbank ne cesse de croître : elle témoigne du développement économique du pays, mais aussi de l’énorme usage qu’il fait du crédit. Les industriels allemands ont pour habitude de se faire ouvrir des comptes chez leurs banquiers en leur donnant comme garantie des solawechsel, c’est-à-dire des billets à ordre, qui ne correspondent pas à une affaire commerciale, mais représentent une simple fabrication de papier de crédit. Ces traites, renouvelées un grand nombre de fois, ne constituent pas une couverture sérieuse des billets de banque. La composition du portefeuille a toujours été critiquable. D’autre part, on doit reconnaître que la Reicksbank s’était efforcée, jusque dans les derniers temps, de contenir dans des limites modestes les avances sur titres. La loi, d’ailleurs, ne l’autorisait pas à faire figurer ces prêts parmi les élémens de son actif qui doivent gager sa circulation.

Un autre point faible du bilan, c’est l’introduction, dans l’encaisse, des Bons de caisse de l’Empire, dont la loi de 1913 a augmenté la quantité et qui sont comptés à l’égal des espèces métalliques. D’autre part, la Banque a été autorisée, au début de la guerre, à faire des avances jusqu’à concurrence d’un milliard et demi, sur toutes espèces de garanties, même des marchandises. C’est une nouvelle cause de détérioration pour la qualité de ses billets, qui ne reposent plus désormais sur le seul gage statutaire du métal et du portefeuille. Il y a là une modification profonde de la situation de l’établissement. En même temps, il a été exempté de l’impôt de 5 pour 100 qu’il paie en temps ordinaire sur le montant de la circulation qui dépasse son encaisse et une somme fixe appelée le contingent (550 millions, portés à 750 à la fin de chaque trimestre). Il a été autorisé à faire figurer, parmi les élémens de son actif servant de couverture aux billets, les Bons du Trésor impérial à trois mois et les effets même à une signature, tandis que statutairement il devait en exiger au moins deux. Il est dispensé de l’obligation de rembourser en espèces ses billets, qui reçoivent ainsi cours forcé ; il est également dispensé de donner de l’or en