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contributions indirectes de diverse nature, telles que droits de timbre, taxe sur les opérations de bourse, les connaissemens, les polices d’assurance. Dans les derniers temps, des impôts directs ont été établis au profit de l’Empire : les principaux sont un droit sur les successions et l’impôt sur la plus-value. Le premier ne pèse guère sur la population, puisqu’il ne s’applique pas aux héritages en ligne directe : en 1911, il n’a rapporté que 55 millions de marks, dont un cinquième est rétrocédé par l’Empire aux États confédérés. L’autre est un impôt sur la plus-value des fortunes, dont le principe est très discutable : il a été institué par la loi du 3 juillet 1913. La détermination de la fortune aura lieu pour la première fois le 1er avril 1917 : elle devra faire connaître l’accroissement correspondant à la période comprise entre le 1er janvier 1914 et le 31 décembre 1916. Cette détermination aura lieu ensuite tous les trois ans. Est considérée comme accroissement la différence entre la valeur nette de l’ensemble de la fortune imposable à la fin de chaque période et cette même valeur au commencement de ladite période. L’échelle de l’impôt varie de 0,75 à 1,50 pour 100, avec des relèvemens graduels de un dixième à 1 pour 100 au maximum, pour les patrimoines dépassant 100 000 marks. Le point de départ est l’évaluation faite pour l’assiette de la contribution d’armement de 1913.

La dette impériale, au 31 décembre 1912, s’élevait à 4 582 millions de marks. Au 31 juillet 1914 elle était aux environs de 5 milliards, dont un quart environ en 4 pour 100, un autre quart en 3 pour 100, et le reste en 3 et demi pour 100. D’après la cote, c’est le taux de 4 pour 100 qui marquait à ce moment l’étiage du crédit allemand. Le 3 et demi se négociait à 87 et le 3 pour 100 aux environs de 75, ce qui correspond au rendement indiqué. La guerre a naturellement changé la situation. Avant de se séparer, le Parlement a autorisé le gouvernement à emprunter jusqu’à 5 milliards. C’est en vertu de ce vote qu’a été ouverte du 10 au 19 septembre une souscription double : en premier lieu, 1 milliard de reichsmarks de Bons du Trésor à cinq ans d’échéance, rapportant 5 pour 100 d’intérêt, remboursables de 1918 à 1920 ; en second lieu, une rente 5 pour 100 perpétuelle, non remboursable avant le 1er octobre 1924, pour un montant indéterminé : elle devait par conséquent être créée en quantité correspondant aux demandes éventuelles du public. Le prix